Une nouvelle affiche pour le N° Vert dans le 94

AOi essai04Emmanuel  Guibert et Frédéric Lemercier ont conjugué leurs talents pour cette nouvelle affiche  pour le Réseau Social Dentaire (RSD) du 94.

Les activités  du RSD  ont pour objectif de permettre à des personnes* de reprendre une démarche de santé dentaire dans des structures de soins de droit commun adaptées aux spécificités de leur situation médico-sociale.

Les moyens sont la communication d’informations et l’accompagnement médico-social pour lever les blocages. Un numéro vert (gratuit) a été mis en service pour informer les intervenants sociaux et/ou le public.

*La population touchée est    

  • en renoncement aux soins dentaires pour des raisons financières et/ou socioculturelles.
  • en situation de vulnérabilité socio-économique. Elle fréquente des structures sociales locales en raison de difficultés liées aux ressources, au logement, au travail…

Les origines des ruptures avec le système de soins dentaires peuvent être liées à des questions  administratives (droits) et/ou financières, à des refus de soins, à difficultés relationnelles avec le système de santé (structures ou professionnels).

Deux catégories de personnes sont particulièrement représentées : le public d’origine étrangère (plus de 75 %) et les bénéficiaires du RSA.

Nombre de bénéficiaires : 800.

Madagascar : chronogramme du 1er semestre 2015

received_m_mid_1422447278159_268cb5e89533271765_0Antananarivo, Madagascar

Atelier de planification semestriel du SSMBD (Service santé mentale et bucco-dentaire) / Ministère de la santé publique – AOI

Le  lundi 26 janvier, la réunion de planification semestrielle s’est déroulée avec la participation du Directeur de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles), de 4 membres du staff du SSMBD (Dr Eva, Dr Nirina, Dr Noëline et Dr Gisèle) et 4 membres du staff d’AOI/COEF (Désiré, Laetitia, Domoina et Mirado – l’assistante administrative et financière).

 

L’engagement de la Fondation Salins et du Conseil Régional de l’île de France pour la fluoration du sel au Laos

120_logoiledefrancecopieAu Laos,images la stratégie de prévention bucco-dentaire du ministère de la santé repose principalement sur la fluoration du sel. Le Conseil Régional de l’Ile de France et la Fondation Salins soutiennent ce programme.

Le Conseil Régional de l’Ile de France a financé un mélangeur, le matériel pour le contrôle de qualité et deux essoreuses.

La Fondation Salins a apporté un appui technique à la mise en service d’un atelier de fluoration du sel iodé par une expertise technique et la fourniture de 500 kg de fluorure de potassium.

Cette action se fait dans le cadre d’un partenariat élargi  entre le ministère de la santé lao, l’université des sciences médicales, les producteurs de sel, l’AFD, l’ambassade de France au  Laos,  l’OMS et l’AOI.

 Ainsi, avec le support du Conseil régional de l’ile de France et la Fondation Salins  ont pu être réalisées :

–          L’implantation de deux essoreuses et d’un mélangeur de type horizontal à socs, avec remplissage par le haut et vidange par le bas. Ce type de mélangeur fonctionne par batch. Il permet d’ajuster le temps de mélange et d’assurer un mélange homogène. Les essais en charge effectués ont validé le fonctionnement du mélangeur et sa capacité d’obtenir une bonne homogénéisation des mélanges.

–          La formation du personnel chargé de l’utilisation du mélangeur. Elle  a été effectuée au moment de la mise en service de l’installation.

 Avec sa dotation de 500 kg de KF, la Fondation Salins contribue à la production de 625 tonnes de sel  fluoré.

En octobrpage 6  Laos salinse 2014, avec le soutien de l’AFD et de l’ambassade de France au Laos,  un atelier de deux jours sur le sel iodé et fluoré a été organisé par le ministère de la santé. Les avancées et les perspectives ont été présentées concernant la législation, la production (techniques de mélange, le cahier des charges et la fabrication d’un mélangeur, les équipements, achat du fluor, le contrôle de qualité de la production de sel iodé et fluoré, la formation des techniciens), la commercialisation (études des coûts, distribution, communication) et la mise en place d’un réseau d’expertise.

 Aujourd’hui, la production et la commercialisation du sel iodé et fluoré peuvent démarrer. L’enjeu est de produire d’ici 3 ans 6 000 tonnes de sel iodé et fluoré par an permettant d’atteindre 35% de la population.

Ainsi les différents partenaires, par leur engagement  en faveur de la fluoration du sel, contribuent efficacement à l’amélioration de la santé bucco-dentaire de la jeunesse laotienne.

 

 

Haïti : 5 ans après le séïsme

P1010071Port-au-Prince , le 11 janvier 2015

C’est la cinquième commémoration du séisme qui a éliminé de nombreuses vies en Haïti et modifié l`espace de la capitale.

Tout le monde y pense…même en catimini; l`émotion est bien sûr passée, le souvenir reste, de plus en plus lointain, mais les conséquences, en tout cas pour certains, sont toujours d`actualité.

ESPACE URBAIN ET RECONSTRUCTION

L`espace de la capitale est modifié; la reconstruction privée bat son plein mais trop souvent encore des monstres de béton s`érigent : défis telluriques mais aussi coût plus élevé des constructions antisismiques. Les chantiers d`état où ceux financés par la communauté internationale ou autres bailleurs de fonds répondent – souhaitons le- à ces exigences. Par contre, ceux que le tremblement de terre a dépossédés, après des mois sous tente ou abris de fortune et des mois de promesses de prise en charge de la construction d`une nouvelle maison, ont, à leur tour, décidé de se reloger.

Cela a pris et prend des tournures différentes selon les milieux sociaux concernés.

À Port-au-Prince, et dans les villes de Jacmel, Léogane, Grand-Goâve. Ti- Goâve, touchées par le séisme, la population « se débrouille » avec ses moyens pour se reloger décemment ou pas, aller habiter ailleurs, chez de la famille. On ne reste pas sans abri pendant 5 ans successifs.

Dans les deux ans qui ont suivi le 12 janvier, on est passé par différentes étapes de « reconstruction » : apport de tentes et bâches, utilisées sur les places publiques, la rue, les impasses, et mise à disposition d`espaces privés (églises, écoles, cours) pour ériger des pseudo-habitations. Ensuite a commencé la valse des ONG et des amis de l`état haïtien : maisons en contre-plaqué, en ciment, en bois….données ou vendues sans fenêtres ou sans portes parfois, sans sanitaires mais aussi complètes !!! Les camps se sont équipés de ce type de provisoire de 2ème intention; il y a eu des bénéficiaires, triés sur le volet, et certaines maisons, organisées en « quartier » sont même vides jusqu`à présent, car bâties à des lieues de distance de toute vie pour le quidam moyen qui se déplace en transport commun (coût et temps) et loin aussi d`écoles, dispensaires, commerces.

Il faut cependant remarquer qu`il existe aussi des endroits où l`habitat répond au besoin de celui qui habite.

Ce qui aurait du être transitoire est resté souvent définitif; le type de maisons qu`on voit dans des quartiers de Port-au-Prince, offertes par des ONG (modèle standard), a été modifié, amélioré par les gens pour en faire quelque chose de fonctionnel et intime. Cela ne répond pas toujours à des critères esthétiques communs ou standards. mais à d`autres, sociaux et culturels,  que nous ne discutons pas, mais que les édiles locales auraient mieux fait d`observer et prendre en compte au lieu de construire du « Little Miami » à Port-au-Prince.

Dans d`autres cas, après avoir attendu en vain quelques aides de l`état promises ou pas, de nombreuses familles ont cherché une solution pour se loger : construction modeste, déplacement dans un autre quartier, un autre endroit. Les zones du bas de la ville, de la ville se sont vidées (comme lieux de résidence), pour arriver à grimper sur les flancs des mornes qui entourent la capitale. Certains sont partis habiter dans la zone métropolitaine (Croix-des-Bouquets, Carrefour, Pernier, La Plaine), pouvant acheter un morceau de terre et sortir de l`affermage. Mais outre la distance et le temps de transport, il faut aussi y résoudre les problèmes d`eau, courant et sanitaire. Très souvent les gens vont s`installer dans des maisons à moitié finies, car ils économisent le loyer ou encore sur des terres à vocation agricole, ou encore qui devraient être protégées : le gouvernement ne fait rien que « dire »…

Les gens ont du aller loin du centre de la ville car les espaces à construire sont limités en ville et chers; une zone d`utilité publique a été définie par la présidence dès le lendemain du 12 janvier (centre-ville). Ses limites ont été modifiées en 2014; les propriétaires de bien immobiliers ont été appelés à présenter leurs pièces notariées pour un dédommagement.

Pétionville, commune au-dessus de Port-au-Prince, a reçu tous les immigrés plus riches de la ville (commerçants, secteur santé, maisons d`affaires, bureaux, petites entreprises). La commune est devenue internationale d`aspect, avec des centres commerciaux universels, des restaurants de toute nationalité : tout ce qu`affecte – en terme de sorties et loisirs- une clientèle haïtienne et étrangère aisée puisque les prix sont en USD. L`espace urbain n`a pas été remodelé, ce qui crée d`énormes embouteillages dans la commune, des endroits encombrés de marchandes sans étal, des vendeurs à la sauvette, des « corridors » qui, dans en sens, redonnent une couleur locale à la scène.

Les chantiers d`état : rien n`est encore très clair pour la majorité des citoyens. En septembre 2014, une frénésie s`est emparée des gros engins de la compagnie d`état CNE et une zone au centre-ville, délimitée par on ne sait quel songe, s`est vue attaquée sauvagement, sans respect des personnes la peuplant, dans le bruit et la fureur. Tout a été rasé, quelques décombres épars se reposent et jusqu`à aujourd`hui rien n`est né des ruines.

D`autres places sont entourées de tôles rouges, bleues ou vertes, signe de travail de reconstruction, au moins de projet; beaucoup en sont restées à ce stade : projet, avec parfois une maquette illustrant et stimulant l`imaginaire. Certains chantiers ont ou ont eu une activité; des bâtiments publics sont donc en cours de construction. Tout cela dans un plan urbain global que personne- ou très peu d`initiés- ne connaissent. Où va-t-on reloger les habitants du centre-ville ????

Et puis au-delà de la ville, à ses portes de sorties nord et sud, s`alignent et se multiplient de petites maison, de petits quartiers, désorganisés ou organisés n`importe comment, avec quelques traces de l`état parfois (poste de police) ou de l`état humain (morgue, camions d`eau, borlette). La population qui occupent ces espaces vient des camps fermés, des places du centre-ville vidées à coup de 1000 gourdes, de la province non touchée par le séisme mais qui était en quête des largesses d`un état-providence utopique, et encore ?

Difficile à connaître les obligations et contraintes ou choix qui ont porté cette population à s`installer dans ces espaces qui deviendront les bidonvilles d`un futur proche et des milliers de personnes qui ne se déplaceront plus si facilement. Ils ont du errer pas mal de temps et survivre dans des conditions inimaginables depuis le 12 janvier, ne croyons pas qu`ils accepteront facilement d`autres décisions arbitraires, si elles venaient un jour.

En dernier lieu, nous pouvons dire que l`état et ses appendices nationaux et internationaux, travaillent sur des dossiers de cadastre, aménagement du territoire, question foncière. Des dossiers délicats, difficiles à cerner, à gérer et qui prendront des années pour aboutir à un maillage national des terres. Parallèlement, les lois, leur application spécifique dans ce domaine, l`acceptation des propriétaires restent des étapes de longue haleine dans un pays assez anarchique quand il s`agit d`actions, mais bizarrement autoritaire en théories.

Françoise  Ponticq