Haïti : 5 ans après le séïsme

P1010071Port-au-Prince , le 11 janvier 2015

C’est la cinquième commémoration du séisme qui a éliminé de nombreuses vies en Haïti et modifié l`espace de la capitale.

Tout le monde y pense…même en catimini; l`émotion est bien sûr passée, le souvenir reste, de plus en plus lointain, mais les conséquences, en tout cas pour certains, sont toujours d`actualité.

ESPACE URBAIN ET RECONSTRUCTION

L`espace de la capitale est modifié; la reconstruction privée bat son plein mais trop souvent encore des monstres de béton s`érigent : défis telluriques mais aussi coût plus élevé des constructions antisismiques. Les chantiers d`état où ceux financés par la communauté internationale ou autres bailleurs de fonds répondent – souhaitons le- à ces exigences. Par contre, ceux que le tremblement de terre a dépossédés, après des mois sous tente ou abris de fortune et des mois de promesses de prise en charge de la construction d`une nouvelle maison, ont, à leur tour, décidé de se reloger.

Cela a pris et prend des tournures différentes selon les milieux sociaux concernés.

À Port-au-Prince, et dans les villes de Jacmel, Léogane, Grand-Goâve. Ti- Goâve, touchées par le séisme, la population « se débrouille » avec ses moyens pour se reloger décemment ou pas, aller habiter ailleurs, chez de la famille. On ne reste pas sans abri pendant 5 ans successifs.

Dans les deux ans qui ont suivi le 12 janvier, on est passé par différentes étapes de « reconstruction » : apport de tentes et bâches, utilisées sur les places publiques, la rue, les impasses, et mise à disposition d`espaces privés (églises, écoles, cours) pour ériger des pseudo-habitations. Ensuite a commencé la valse des ONG et des amis de l`état haïtien : maisons en contre-plaqué, en ciment, en bois….données ou vendues sans fenêtres ou sans portes parfois, sans sanitaires mais aussi complètes !!! Les camps se sont équipés de ce type de provisoire de 2ème intention; il y a eu des bénéficiaires, triés sur le volet, et certaines maisons, organisées en « quartier » sont même vides jusqu`à présent, car bâties à des lieues de distance de toute vie pour le quidam moyen qui se déplace en transport commun (coût et temps) et loin aussi d`écoles, dispensaires, commerces.

Il faut cependant remarquer qu`il existe aussi des endroits où l`habitat répond au besoin de celui qui habite.

Ce qui aurait du être transitoire est resté souvent définitif; le type de maisons qu`on voit dans des quartiers de Port-au-Prince, offertes par des ONG (modèle standard), a été modifié, amélioré par les gens pour en faire quelque chose de fonctionnel et intime. Cela ne répond pas toujours à des critères esthétiques communs ou standards. mais à d`autres, sociaux et culturels,  que nous ne discutons pas, mais que les édiles locales auraient mieux fait d`observer et prendre en compte au lieu de construire du « Little Miami » à Port-au-Prince.

Dans d`autres cas, après avoir attendu en vain quelques aides de l`état promises ou pas, de nombreuses familles ont cherché une solution pour se loger : construction modeste, déplacement dans un autre quartier, un autre endroit. Les zones du bas de la ville, de la ville se sont vidées (comme lieux de résidence), pour arriver à grimper sur les flancs des mornes qui entourent la capitale. Certains sont partis habiter dans la zone métropolitaine (Croix-des-Bouquets, Carrefour, Pernier, La Plaine), pouvant acheter un morceau de terre et sortir de l`affermage. Mais outre la distance et le temps de transport, il faut aussi y résoudre les problèmes d`eau, courant et sanitaire. Très souvent les gens vont s`installer dans des maisons à moitié finies, car ils économisent le loyer ou encore sur des terres à vocation agricole, ou encore qui devraient être protégées : le gouvernement ne fait rien que « dire »…

Les gens ont du aller loin du centre de la ville car les espaces à construire sont limités en ville et chers; une zone d`utilité publique a été définie par la présidence dès le lendemain du 12 janvier (centre-ville). Ses limites ont été modifiées en 2014; les propriétaires de bien immobiliers ont été appelés à présenter leurs pièces notariées pour un dédommagement.

Pétionville, commune au-dessus de Port-au-Prince, a reçu tous les immigrés plus riches de la ville (commerçants, secteur santé, maisons d`affaires, bureaux, petites entreprises). La commune est devenue internationale d`aspect, avec des centres commerciaux universels, des restaurants de toute nationalité : tout ce qu`affecte – en terme de sorties et loisirs- une clientèle haïtienne et étrangère aisée puisque les prix sont en USD. L`espace urbain n`a pas été remodelé, ce qui crée d`énormes embouteillages dans la commune, des endroits encombrés de marchandes sans étal, des vendeurs à la sauvette, des « corridors » qui, dans en sens, redonnent une couleur locale à la scène.

Les chantiers d`état : rien n`est encore très clair pour la majorité des citoyens. En septembre 2014, une frénésie s`est emparée des gros engins de la compagnie d`état CNE et une zone au centre-ville, délimitée par on ne sait quel songe, s`est vue attaquée sauvagement, sans respect des personnes la peuplant, dans le bruit et la fureur. Tout a été rasé, quelques décombres épars se reposent et jusqu`à aujourd`hui rien n`est né des ruines.

D`autres places sont entourées de tôles rouges, bleues ou vertes, signe de travail de reconstruction, au moins de projet; beaucoup en sont restées à ce stade : projet, avec parfois une maquette illustrant et stimulant l`imaginaire. Certains chantiers ont ou ont eu une activité; des bâtiments publics sont donc en cours de construction. Tout cela dans un plan urbain global que personne- ou très peu d`initiés- ne connaissent. Où va-t-on reloger les habitants du centre-ville ????

Et puis au-delà de la ville, à ses portes de sorties nord et sud, s`alignent et se multiplient de petites maison, de petits quartiers, désorganisés ou organisés n`importe comment, avec quelques traces de l`état parfois (poste de police) ou de l`état humain (morgue, camions d`eau, borlette). La population qui occupent ces espaces vient des camps fermés, des places du centre-ville vidées à coup de 1000 gourdes, de la province non touchée par le séisme mais qui était en quête des largesses d`un état-providence utopique, et encore ?

Difficile à connaître les obligations et contraintes ou choix qui ont porté cette population à s`installer dans ces espaces qui deviendront les bidonvilles d`un futur proche et des milliers de personnes qui ne se déplaceront plus si facilement. Ils ont du errer pas mal de temps et survivre dans des conditions inimaginables depuis le 12 janvier, ne croyons pas qu`ils accepteront facilement d`autres décisions arbitraires, si elles venaient un jour.

En dernier lieu, nous pouvons dire que l`état et ses appendices nationaux et internationaux, travaillent sur des dossiers de cadastre, aménagement du territoire, question foncière. Des dossiers délicats, difficiles à cerner, à gérer et qui prendront des années pour aboutir à un maillage national des terres. Parallèlement, les lois, leur application spécifique dans ce domaine, l`acceptation des propriétaires restent des étapes de longue haleine dans un pays assez anarchique quand il s`agit d`actions, mais bizarrement autoritaire en théories.

Françoise  Ponticq

Marketing et communication, deux outils nécessaires pour booster les ventes du sel iodé et fluoré au Laos

Lancé il y a à peine 3 ans au Laos, le sel iodé et fluoré est toujours considéré comme un nouveau produit et a encore du mal à se faire une place de choix sur les étalages des marchés locaux. Que ce soit dans les villes ou les villages, la population Laotienne n’a souvent aucune idée des bienfaits du sel enrichi en fluor…

Sel Khok Saath Salz2            Paquet_VeunkhamSel Veunkham

Pour cette raison et afin de développer le projet de prévention bucco-dentaire et booster les ventes de sel, les équipes AOI, l’Association des Dentistes Lao (ADL) ainsi que les deux producteurs de sel ont lancé une campagne de marketing-communication commune, et réfléchi et mis en œuvre ses différents composantes, toutes adaptées au contexte local.

Khok Saath et Veunkham, les deux producteurs de sel qui se sont lancés dans l’aventure du sel iodé et fluoré ont activement participé à la création et au design de différents supports de communication ces derniers mois, avec le soutien d’AOI et de l’Association des Dentistes Lao (et sur financement AFD et de l’ambassade de France au Laos ).

En 20prevention-poster - vf12, les partenaires avaient déjà travaillé à la production d’un poster illustré dont le message principal est simple et clair et pourrait se résumer par : ‘ Le sel iodé et fluoré est bon pour toute la famille et particulièrement pour les enfants, car le fluor est bon pour les dents et vous aide à combattre les caries ».

La campagne radio a été lancée en octobre dernier sur 3 stations de radios locales, et sous forme d’un spot en Laotien mais aussi en langues Hmong et Khmu, deux langues ethniques parlées dans le nord du pays dans des centaines de villages.

De nombreux supports marketing ont également été produits, comme des t-shirts, calendriers, brochures et stickers, bannières promotionnelles (3x1m) et posters. Tous ces articles sont distribués sur les marchés et auprès des magasins vendant le sel iodé et fluoré.

Fluoride calendar 2015_small Calendrier 2015, Veunkham

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Bannière Khok Saath, distribuée sur les marchés aux meilleurs acheteurs (ces bannières plastique servent de pare-soleil).

t-shirt-VeunkhamT-shirt, Veunkham

L’usine Khok Saath, la première à avoir démarré la production de sel enrichi en fluor en 2010 s’est dotée de ‘camions jaunes’, des camions promotionnels qui sillonnent les routes et les marchés du Laos afin de vendre le sel iodé et fluoré. Quand les camions sont sur la route, ils vendent 1.5 tonnes par jour en moyenne. Actuellement une campagne ‘camions jaunes’ d’un mois vient de démarrer, avec le soutien d’AOI (article a suivre!).

camion 2Enfin, en Février 2015 une campagne presse démarrera en parallèle, avec la publication d’annonces promotionnelles dans les quotidiens les plus lus du pays (le ‘Passasson’, principalement), la diffusion d’un spot promotionnel a la télévision ainsi que la participation a différentes émissions télévisuelles consacrées a la santé.

Grâce a ces actions de communication, de promotion et de distribution d’objets marketing, nous espérons que les ventes décolleront en 2015, pour que la santé bucco-dentaire au Laos s’améliore durablement !

Vientiane, le 23 décembre 2014

Stéphanie  Cohen

 

Voyage d’étude et d’échange d’expériences au Laos et au Cambodge (2/2)

Suite du voyage d’étude et d’échange du 02 au 13 décembre au Laos et au Cambodge réalisé par le Docteur Eva Ranivoharilanteo, Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire, Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar et de Mme Eulalie Noeliarisoa, Responsable Suivi et Evaluation au service santé mentale et bucco-dentaire de Madagascar 

Deuxième étape du voyage : le Cambodge

Nous avons été frappées par l’immensité de la ville, les nombreux tuk-tuk et motos qui circulent dans tous les sens. En  dépit d’une mauvaise image, a priori, du Cambodge concernant la sécurité (notamment au travers de reportages sur les enfants des rues), nous avons été agréablement surprises de constater le contraire.

CIMG2692Dès le premier jour, avec François Courtel et l’équipe du Ministère,  nous prenons la route vers la province de Kampong Chhnang  pour voir deux hôpitaux : le premier (hôpital de Prey Chor), est équivalent au centre hospitalier de District à Madagascar, et le deuxième, plus grand, l’hôpital Provincial de Kampong Chhnang.

 

CIMG2715A l’hôpital de Prey Chor, les activités de prévention des infections liées aux soins sont bien appliquées avec le système de stérilisation centrale. Le service de dentisterie enregistre le plus grand nombre de patients pour tout l’ensemble de l’hôpital, cas rare dans notre pays.

 

 

Dans cette même province, nous avons pu observer des activités en milieu scolaire (Aknouwat), appuyées conjointement par le GIZ, le ministère de l’Education, les partenaires du ministère de la Santé, y compris l’AOI. Nous avons noté la forte implication de la communauté, notamment pour la construction de lavabos pour l’hygiène dentaire et des mains.

Nous avons été très étonnées de voir, qu’ici, on forme des infirmiers dentaires qui peuvent exercer et réaliser quelques actes  de dentisterie. Il y a également des tradipraticiens  qui sont autorisés à prendre en charges les maladies bucco-dentaires, chose  encore inacceptable à Madagascar.

CIMG2824Au Ministère de la Santé, les exposés présentés par le Docteur Sithan et Tepirou et leur équipe sur leurs activités, nous ont donné beaucoup d’informations… et d’inspiration. Chacun des huit chirurgiens-dentistes qui composent le service de la santé bucco-dentaire, malgré un volume d’activités considérable, est affecté à un volet précis du programme, bel esprit d’équipe ! Ils ont pu établir un réseau de partenariat et ont pu réaliser diverses activités, supportées par le budget HSSP2 du Ministère. Par exemple, la prévention en milieu scolaire pour les enfants en primaire a bien démarré, même dans les écoles sans lavabo (utilisant des cuvettes plastiques), activité  également vulgarisée dans quatre centres spécialisés pour les enfants handicapés

Dr Tépirou a pu bénéficier d’une formation sur l’analyse du fluor et le service peut assurer lui-même le contrôle qualité du sel, de l’eau de boisson et du dentifrice. Ce qui nous a conduit à penser que si Madagascar en bénéficie, une partie des problèmes  concernant  le contrôle qualité des sources de fluor se résoudrait d’elle-même. Avec l’appui technique et financier de l’AOI, le Cambodge a pu établir une cartographie du fluor et mener les enquêtes nationales sur l’état de santé orale de la population.

Autant de réalisations nous donnent envie de faire plus  à Madagascar !

CIMG2870A la faculté dentaire, l’appui de l’AOI a concerné la formation en matière de lutte contre les infections croisées et l’installation d’une stérilisation centrale. Nous avons été interpellées par la facilité avec laquelle le personnel de la stérilisation a pu se familiariser avec tous les différents types d’instruments (il n’a plus besoin de consulter le livre de numérotage de chaque instrument pour constituer les sets).

Ces échanges, ces rencontres sont enrichissantes. C’est une partie de mon métier que j’aime beaucoup. C’était un périple jalonné de découvertes qui, sûrement apportera sa pierre à l’édifice du développement de la santé bucco-dentaire à Madagascar. Merci à l’AOI !

Phnom Penh, samedi 13 décembre 2014

Docteur Eva Ranivoharilanteo,
Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire,
Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar

 

Voyage d’étude et d’échange d’expériences au Laos et au Cambodge (1/2)

Le Docteur Eva Ranivoharilanteo, Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire, Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar et Mme Eulalie Noeliarisoa, Responsable Suivi et Evaluation au service santé mentale et bucco-dentaire ont effectué une visite au Laos et Cambodge du 02 au 13 décembre pour un voyage d’étude et d’échanges entre ces pays en matière de santé bucco-dentaire.

Première étape : le Laos

Rencontre avec  le Dr Phat Keugsaneth. Directeur Général  du Département Hygiène et Promotion de la Santé au Ministère de la Santé

Rencontre avec le Dr Phat Keugsaneth. Directeur Général du Département Hygiène et Promotion de la Santé au Ministère de la Santé

Nous sommes accueillies  à l’aéroport par Mr Kongkeo
de l’AOI Laos, toujours disponible et serviable.

L’équipe locale est composée de Stéphanie Cohen, Kongkeo et Manithong,  très dynamique et accueillante.

 

 

 

 

Le mercredi 3CIMG2387 Décembre, nous avons visité la Faculté dentaire de Vientiane. L’appui de  l’AOI pour la Faculté dentaire dans la mise en place de la stérilisation centrale et dotation de fauteuils dentaires a été mis en exergue. Les différents services étaient bien séparés : examen clinique, chirurgie, soins conservateurs, prothèse, pédodontie… mais tous les instruments passent par un seul système de stérilisation. Une très bonne organisation !

Pour  les activités  deCIMG2509 prévention en milieu scolaire, avec le responsable de la GIZ, nous avons  effectué une visite de deux écoles primaires où le  brossage dentaire et le  lavage des mains sont effectués (Fit for School). Nous avons été impressionnées par l’installation de fortune  mise en place, faisant office de lavabo, la bonne coordination des gestes, la synchronisation des enfants pour le brossage dentaire et le lavage des mains sous la direction d’un enfant avec son sifflet.

La visite du centre de santé du Pakton, dans une zone rurale, appuyé par  l’AOI à l’époque: autoclave, fauteuil dentaire a été faite le deuxième jour.  Nous avons noté une propreté remarquable du centre et en particulier de la dentisterie, même s’il ne dispose que de simple équipement.

Visite à l’usine VeunCIMG2559kham salt & Co : nous avons été impressionnées par le fait qu’on peut produire du sel à partir de l’eau souterraine qu’on fait bouillir. Le contrôle qualité est bien maitrisé par le personnel compétent avec du bon matériel.  L’appui de l’AOI pour la fluoration de sel est technique et matériel avec notamment la dotation d’un mélangeur et d’essoreuses. Il est complété par un soutien pour la communication.

CIMG2609La réunion avec Mme Caroline Piquet et Mr Khonesavanh Xaymoungkhoune de l’AFD a permis de présenter les avancées du projet et de souligner l’importance d’une collaboration avec d’autres entités (ONG ou association dentaire locale) pour le projet avec AOI à Madagascar (co-partenaire).

Nous sommes conscientes que Madagascar a beaucoup à faire en matière de prévention des infections liées aux soins (PILS). En matière de fluoration de sel en revanche, le Laos bénéficie de l’absence de rumeur vis-à-vis de sel iodé, source de réticence de la population à Madagascar.

A suivre…

Ventiane, samedi 6 décembre 2014

Docteur Eva Ranivoharilanteo,
Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire,
Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar

 

Possibilités et limites d’un accompagnement de l’équipe de prothèse de la Faculté dentaire de Vientiane au Laos .

Image1La demande d’accompagnement s’inscrit dans un contexte de collaborations déjà engagées :

– avec l’AOI qui a mis en place le service  d’hygiène  du Centre de soins : installation d’une unité de stérilisation,  formation des personnels aux protocoles de stérilisation, formation des étudiants et enseignants aux protocoles de soins

 – avec la Conférence Internationale des Doyens des Facultés de Chirurgie Dentaire d’Expression Française (CIDCDF),  qui à répondu à une demande d’évaluation de la Faculté   en 2010 .

 A l’issue de cette visite 3 enseignants ont bénéficié d’un stage de formation dans une Faculté française .

Un enseignant du service de prothèse a été accueilli à Clermont-Ferrand d’avril à juillet 2012. Ce stage avait des objectifs de formation à la clinique et aux techniques de laboratoire  ainsi que des objectifs pédagogiques. Il s’est  déroulé dans de bonnes conditions. Le partage de cette expérience avec les enseignants de Vientiane était attendu dès son retour au Laos afin d’améliorer les activités d’enseignement et de soins. Cette phase a été écourtée par le départ de l’enseignant en Corée du sud pour une durée de deux ans. L’équipe en place souhaite la poursuite de l’expérience mais il est nécessaire d’en tester la motivation  (maitrise du français, séjour en France) avant de réitérer la démarche engagée .

 Jean-Claude BOREL

Résumé de l’intervention  faite au Congrès de l’ADF le 28 novembre 2014  lors de la séance organisée par l’AOI: « La formation universitaire dans les pays en développement : Quelles actions pour quels  résultats ? »

Accompagnement de la recherche opérationnelle : une nécessité ?

IMG_8213La recherche opérationnelle repose sur des méthodes scientifiques pour aider à mieux décider et une forme de recherche scientifique utilisable sur le terrain.

La recherche opérationnelle dans les pays en développement est essentielle pour :

  • évaluer l’efficacité, la faisabilité de stratégies (nouvelles ou existantes) ou de modèles de soins dans des nouveaux environnements,
  • améliorer la performance du programme,
  •  collecter des preuves pour plaider en faveur d’un changement de politique de santé.

Malheureusement, une grande partie de la recherche dans les pays en développement (PED) reste semi-coloniale dans la nature et peut avoir des effets négatifs sur les pays partenaires. Le besoin de la recherche dans les PED doit être ciblé vers la santé publique et systèmes de santé.

Les contraintes pour les chercheurs dans les PED sont le financement, la motivation, la récompense, les priorités réels (service, enseignement, cabinet privé…) et les compétences de recherche.

Le partenariat entre les PED et les pays développés offre une opportunité de la recherche coopérative (RC). Les principes reposent sur le développement des capacités de recherche nationale,  l’appropriation nationale, la confiance mutuelle et la prise de décision partagée, l’accent sur l’obtention de résultats de recherche en politiques et pratiques

L’accompagnement de la recherche opérationnelle peut être fait à plusieurs niveaux y compris, la formation ciblée aux besoins spécifiques d’une étude,  d’un diplôme,  d’un master,d’ un doctorat ou de formation continue.

Pour assurer la pérennité de la recherche, il est important d’établir un réseau au niveau national, régional, et international et d’avoir un appui de longue durée.

C. Holmgren

Résumé de l’intervention  faite au Congrès de l’ADF le 28 novembre 2014 lors de la séance organisée par l’AOI: « La formation universitaire dans les pays en développement : Quelles actions pour quels  résultats ? »

 

L’Epicerie solidaire et la santé

Image1L’AOI a été sollicitée par une Epicerie Solidaire développant son activité à Saint-Brévin-les-Pins, à quelques kilomètres de Saint Nazaire. L’approche des personnes en difficultés y est très semblable, dans sa conception, à la démarche de l’AOI dans la mission France. L’Epicerie Solidaire voit dans le rétablissement de la santé, l’occasion de rétablir ou de maintenir le lien social.

La tenue de l’AG de l’AOI à Nantes, le 13 juin dernier, a constitué une opportunité pour cette association d’entrer en relation avec l’offre de soins locale. Jean Peyron, Président de l’Epicerie Solidaire Brevinoise et Julie Gérard, Conseillère en économie sociale et familiale, ont pu échanger sur le thème – santé et précarité – avec les professionnels de santé présents. Ils ont commenté les résultats d’une enquête de santé réalisée fin mai-début juin au sein de l’Epicerie.

L’enquête s’est adressée à 65 familles fréquentant l’Epicerie solidaire pendant cette période. Elle laisse apparaître les résultats suivants :

Les besoins
Pour 75% des répondants, la santé est une de leurs préoccupations principales, que ce soit pour eux ou leurs enfants. Si 67% des usagers connaissent le bilan de santé gratuit de la Sécurité Sociale, 12,5% d’entre eux ne consultent jamais de spécialiste.
54% des personnes interrogées disent avoir besoin de soins qu’elles n’effectuent pas pour le moment. La majorité d’entre elles évoquent des raisons financières. D’autres raisons sont aussi invoquées : phobie, attente ou manque de temps.

Les freins
82% des personnes sont freinées par le coût des soins restant à leur charge. Les plus cités sont :

  • les soins dentaires (28%)
  • l’optique (21%)
  • l’orthodontie (7%)

Le coût des médicaments et les dépassements d’honoraires sont aussi évoqués.

Les aides
Lorsqu’on demande aux personnes si elles ont connaissance des revenus mensuels permettant d’accéder à la CMU ou à l’Aide à la Complémentaire Santé (ACS), la moitié des personnes ne peut répondre, l’autre moitié prend les minima sociaux comme référence (RSA, AAH, ASS…).
8% des usagers, n’ont pas de complémentaire santé, qu’il s’agisse de la CMU-C ou d’une autre mutuelle. Ces personnes ne savent pas qu’elles pourraient bénéficier d’une Aide à la Complémentaire Santé (ACS) ou de la CMU-C.
Enfin 32% des personnes ayant répondu ont été confrontées à un refus de prise en charge médicale parce qu’elles sont bénéficiaires de la CMU.

Cette enquête fait donc ressortir pour la population interrogée une réelle problématique concernant l’accès à la santé, malgré les systèmes d’aides existants, et des besoins en soins dentaires importants non satisfaits.

Pour conclure, les intervenants précisent que leur souhait n’est pas de créer une structure de santé au sein de l’association, mais de tenter d’améliorer l’accès aux soins pour les personnes en difficulté. Elles évoquent l’idée de favoriser les contacts avec les référents locaux dans les différents domaines de santé.

Cambodge : collaboration du ministère de la Santé et de l’AOI

OLYMPUS DIGITAL CAMERADepuis le début de sa présence au Cambodge en 1998, l’AOI soutient les institutions locales dans leur démarche d’amélioration de la santé des populations.

Dans une interview parue dans le Chirurgien-Dentiste de France n° 1624 du 26 juin 2014, le Dr Hak Sithan qui dirige le secteur dentaire au ministère de la Santé a présenté un bilan de l’action menée avec l’AOI pour la prévention des infections liées aux soins dans les hôpitaux.

 

Lire l’article

 

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 Zone de traitement de l’instrumentation avant et après réhabilitation

La transparence des comptes

Parler d’argent est souvent délicat, voire tabou. Parler de financement provoque immanquablement des interrogations sur les circulations financières et d’impalpables dispersions. Parce que les projets soutenus ne peuvent se monter et encore moins être pérennisés sans financement, l’AOI explique son fonctionnement et exprime son besoin de soutien par chacun de nous. Téléchargez l’article

AOI – Appui au développement de la santé bucco-dentaire au Laos et à Madagascar

AFD_rvb_v2L’AFD soutient 12 nouveaux projets d’Organisations de la société civile françaises pour un montant de 7 millions d’euros

Le Comité spécialisé du Conseil d’Administration de l’AFD pour l’appui aux initiatives des ONG s’est réuni le 11 février 2014. Il a approuvé l’attribution de douze nouvelles subventions.

AOI – Appui au développement de la santé bucco-dentaire au Laos et à Madagascar

Subvention de 700 000 euros (soit 47 % du budget global) sur 3 ans à Aide odontologique internationale (AOI) pour un projet d’appui au développement intégré de la santé bucco-dentaire au Laos et Madagascar. Le projet vise à accompagner les gouvernements laotiens et malgaches dans le renforcement des programmes de fluoration de sel et le contrôle qualité des dentifrices fluorés disponibles sur les marchés d’Antananarivo et de Vientiane. Il entend aussi améliorer l’accès aux soins de qualité en travaillant sur la prévention des infections nosocomiales liées au manque d’hygiène dans les hôpitaux et cabinets dentaires. Le projet proposera aux cadres de santé publique des ministères des formations sur la stratégie d’intervention sur les problèmes de santé bucco-dentaire. Une capitalisation de ces expériences sera menée afin de renforcer la stratégie d’éducation au développement d’AOI et d’échanger sur les bonnes pratiques tirées du terrain, à destination de la profession dentaire en France. Au terme du projet, 9 hôpitaux et 30 médecins communautaires à Madagascar ainsi que les enseignants et étudiants de la faculté de Vientiane bénéficieront des activités de formation à la sécurité des soins et au soulagement de la douleur. Près de 35% de la population laotienne et 12% de la population malgache seront concernés par les programmes de fluoration de sel.