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Rencontre sur le réseau social dentaire du 94
Comme l’an dernier, l’AOI a organisé une rencontre sur le réseau social dentaire du Val de Marne avec ses partenaires le 16 avril dernier. Cette réunion a été l’occasion de présenter :
– des données sur le public accompagné et sur les parcours qui permettent d’accéder aux soins dentaires,
– les nouveaux flyers et affiches de communication sur le numéro de téléphone vert.
Résultats de l’évaluation du programme de fluoration du sel (Madagascar)
L’évaluation OMS du programme a été réalisée en 2013 et 2014 en 2 phases: Phase 1 et phase2.
les rapports d’évaluation sont aussi accessibles en ligne sur la base documentaire IRIS de l’OMS. (voir les liens plus bas dans le message)
http://extranet.who.int/iris/restricted/handle/10665/162115
http://extranet.who.int/iris/restricted/handle/10665/161975
Depuis cette évaluation, des recommandations ont déjà été suivies de faits, à savoir :
- la parution d’un décret sur l’iodation et la fluoration du sel,
- la mise en place d’un comité regroupant les différents acteurs concernés (ministères, producteurs, partenaires)
- l’organisation d’une formation sur le contrôle de qualité.
Une dynamique est en route …..
RECOMMANDATIONS
1. Législation avec la parution d’un décret et d’un arrêté sur la fluoration du sel ( réalisé en décembre 2014) ;
2. La coordination de la supplémentation iode et fluor au sein des services du ministère de la santé, avec l’ONN, les producteurs et les institutions (en cours) ;
3. L’introduction du fluor dans la liste des micronutriments ;
4. La production de sel iodé et fluoré répondant aux normes pour l’iode (40-60 ppm) et le fluor (250 ppm) ;
5. L’appui à la filière d’achat du KF et du KIO3 ;
6. Le contrôle de qualité de routine du sel iodé et fluoré produit ;
7. La communication auprès des consommateurs, des lieux de vente et des personnels de santé ;
8. La mise en place d’une évaluation de l’impact et du coût efficacité du programme de fluoration du sel ;
9. La cartographie nationale de la teneur en fluor des eaux de boisson ;
10. La pérennité du financement du programme ;
11. La création d’un nouveau label qualité pour les producteurs de sel iodé et fluoré selon les normes ;
12. Le renforcement des contrôles inopinés au niveau des producteurs « labélisés » afin de s’assurer de la conformité des taux d’iode et de fluor dans le sel ;
13. La réalisation d’une campagne de communication sur les bienfaits du sel iodé et fluoré auprès de la population ;
14. La dotation en matériel/produits consommables accompagnée de formation/renforcement des capacités du personnel du ministère de la Santé en matière de contrôle de la fluoration du sel ;
15. La dynamisation de la plate-forme multi sectorielle autour du sel iodé-fluoré (ministère du Commerce et de la Consommation, ministère de la Santé, ministère de la Sécurité publique…) pour une meilleure synergie des actions ainsi que le renforcement des contrôles du sel en circulation ;
16. Un appui matériel, technique et humain pour les petits et moyens sauniers « sauvages » afin de régulariser leurs activités et pour une production de sel répondant aux normes ;
17. Un appui des producteurs de sel dans l’acquisition de fluor et d’iode.
CONCLUSION
• La fortification du sel en fluor reste le moyen optimal pour cibler une grande partie de la population malgache.
• La fortification du sel engendre un coût relativement élevé et une organisation assez complexe (achat de l’iode et du fluor, acquisition de matériels…) auprès des producteurs nécessitant un appui/encadrement.
• La parution du décret sur l’iodation et la fluoration du sel est essentielle afin d’assurer la prise en compte du programme par tous les acteurs.
• La redynamisation et l’implication du réseau des acteurs sont nécessaires.
• L’implication de l’ONN est indispensable afin d’appuyer au mieux la coordination des programmes d’iodation et de fluoration du sel ainsi que l’implication des différents ministères.
• Un effort particulier est à entreprendre pour combattre la rumeur sur le sel iodé et fluoré aussi bien auprès des acteurs de santé qu’auprès de la population.
Il est opportun de :
• Saisir la motivation des producteurs et les appuyer/encadrer dans le processus de fluoration et iodation du sel ;
• Profiter de l’existence d’une campagne de communication prête à être enclenchée au niveau de l’UNICEF pour améliorer la perception des consommateurs sur du sel traité ;
• Faire une communication supplémentaire par rapport à la fluoration du sel ;
• Assurer le contrôle qualité ;
• Travailler sur la méthode d’évaluation du programme (évaluation d’impact…).
Laos : Interview de Mme Bounthavy, Directrice Générale de l’usine de sel de Veunkham
Mme Bounthavy, Directrice de l’usine de sel de Veunkham répond aux questions de Stéphanie Cohen et de Kongkeo Chounlamountry, 1 mois après le lancement lancement de sa production de sel iodé et fluoré.
Bonjour, pouvez-vous nous dire quand et pourquoi vous avez décidé de vous lancer dans la production de sel iodé et fluoré?
Notre usine existe depuis 1996, et avait été établie à cette époque pour produire du sel iodé (dans le cadre du ‘Universal Salt Iodization program’ mis en oeuvre par l’UNICEF et le ministère de la santé). C’est en 2012 qu’ à la demande du ministère de la santé nous nous sommes lancés dans l’aventure du sel iodé et fluoré. Après réflexion et avec notre volonté de diversifier notre production avec une nouvelle gamme, nous avons décidé de démarrer la coopération avec les partenaires dont l’AOI.
J’avais déjà entendu parler de sel iodé-fluoré à l’époque car l’usine de Khok Saath avait commencé sa production pilote en 2009. Mais à cette époque, nous n’étions pas encore très surs des bienfaits du fluor sur la santé et étions un peu réticents. Nous n’avions pas encore de relations avec la faculté dentaire et n’avions pas beaucoup d’information.
Aujourd’hui, nous pensons que le fluor a des effets positifs sur la santé et particulièrement sur la santé bucco-dentaire et la réduction des caries. Cela étant dit, nous sommes conscients des risques potentiels du fluor s’il est consomme a trop hautes doses et nous donnons donc beaucoup d’importance à l’évaluation de l’impact du fluor sur la santé, et des contrôles sont effectuées régulièrement sur notre production de sel fluoré pour éviter les surdosages et des analyses vont bientôt être réalisées sur des échantillons de population consommant notre sel iodé-fluoré.
En 2013-2014 nous avons démarré le projet, avec l’achat des équipements nécessaires (mixeur, essoreuse, laboratoire…), et le travail sur les protocoles. Plusieurs missions techniques d’AOI et de Bleusel par exemple nous ont permis d’avoir une bonne formation de nos équipes et de bien comprendre les différents protocoles à suivre pour une production de qualité. Les laborantins du FDQCC (centre national d’analyses) avec qui nous travaillons ont aussi pu bénéficier de formations ciblées sur l’analyse du sel fluoré.
Pensez-vous que la population laotienne soit prête à changer ses habitudes alimentaires et à consommer ce nouveau type de sel ?
Difficile à dire mais d’après moi, le consommateur laotien n’est pas forcément réticent à essayer un nouveau produit s’il n’est pas très cher et bien promu. Cela dépend beaucoup du prix, surtout en province et zones rurales ou un prix bas sera je pense décisif sur les décisions d’achat des consommateurs.
En ville, l’achat sera certainement davantage lié à la qualité du produit (grain fin, bien soluble, blancheur…) et à la présentation du produit. En effet, un joli packaging va aussi faire la différence, surtout en ville ou les consommateurs sont habitués aux produits Thaïlandais, souvent mieux mis en valeur. Mais il semblerait cependant que le Thaïlandais ait un gout trop fort, très salé et trop cher, nous nous placerons donc facilement sur le marché, avec un sel relativement fin, assez blanc et ‘propre’ (sel bouilli), un prix pas trop élevé et avec un packaging simple mais joli (logo écureuil).
A Vientiane nous pensons proposer le même prix que celui de notre sel iodé (1600 kip/kg soit : 0,15 €/kg); en province, les prix pourront varier en fonction du marché local.
Egalement, dans le futur nous allons travailler avec des partenaires Thaïlandais pour acheter des salières et pourquoi pas, vendre notre sel en Thaïlande. Les consommateurs japonais aiment aussi vraiment le sel Lao, nous prospectons actuellement ces nouveaux marchés.
Quels sont les plus importants challenges auxquels vous devez faire face ?
La vente, la concurrence, sont bien entendu sont les plus gros défis quand on lance un nouveau produit, principalement en dehors de Vientiane ou les sels locaux et le sel étranger (Vietnam, Thaïlande, Chine) sont présents et ou le sel solaire iodé de notre concurrent khok Saath est très peu cher… Ces produits concurrents vont être difficiles à combattre mais nous feront de notre mieux. Le sel Veunkham a un grain légèrement plus gros que les autres, mais se dissout plus facilement donc nous pensons que cela va plaire aux consommateurs. Avec l’entrée dans l’ASEAN, les autres sels qui vont arriver sur le marché seront un problème, surtout si ils sont similaires au sel Lao (ex : sel ‘Lapin’, bouilli et iodé qui vient de Thaïlande).
Cela étant dit, nous sommes vraiment confiants car nous connaissons vraiment bien le marché local. Nous avons un réseau de vente très dynamique et qui connait bien le marché, de manière a bien distribuer, donc tout va bien se passer.
Nous prévoyons au lancement du produit de proposer des crédits pour les premiers lots achetés par les grossistes, qui recevront également des t-shirts et autres produits promotionnels, pour les inciter à acheter le sel iodé-fluoré.
Quels sont vos plans pour 2015 et 2016? En termes de production, distribution, communication …
Suite à une réunion avec nos grossistes récemment, nous pensons pouvoir produire et vendre 500 tonnes de sel iodé-fluoré la première année (2015), certainement plus en 2016 mais c’est encore difficile a dire.
Nous pensons aussi continuer de mettre en œuvre notre plan marketing et communication en coopération avec l’ADL, l’ambassade de France, l’AFD et l’AOI. Ce plan comprend une distribution (t-shirts, bannières et brochures aux grossistes), la diffusion de spots sur différentes radios et la publication d’articles et annonces promotionnelles dans la presse locale. Egalement en 2015, des émissions sur la santé bucco-dentaire et le sel iodé et fluoré sont prévues.
Madagascar : Situation et perspectives pour la santé bucco dentaire
Le Chirurgien-dentiste de France du 26 février
Le Dr Eva Ranivoharilanto, responsable du service de santé mentale et de santé bucco-dentaire au ministère de la Santé, décrit les axes de la stratégie d’amélioration de la santé buccodentaire des Malgaches. Le rapprochement avec des pays comme le Laos et le Cambodge permet de confronter les expériences et d’améliorer les pratiques. L’AOI apporte un appui dans le domaine de la formation, de la prévention et de l’accès aux soins.
Haïti : le secteur santé et la santé dentaire
Françoise PONTICQ – Port au Prince, le 9 février 2015
La santé reste une priorité en Haïti, mais malgré des efforts : la lutte contre les maladies vectorielles, contre le choléra, l`amélioration de la santé maternelle et infantile, les urgences, la route est encore longue à parcourir pour que toute la population voit ses besoins satisfaits.
LE SECTEUR SANTE
Le système public sanitaire ne répond pas à la demande : budget insuffisant, répartition géographique inégale, ruptures de stocks, personnel parfois insuffisamment formé et peu motivé, de nombreux obstacles dans l`ensemble du pays.
Après le séisme, l`afflux des ONG a permis de couvrir de nombreux besoins pendant un an et demi environ et des centres de soins étaient présents à de nombreux endroits du pays, doublés d`un personnel étranger, de gros budgets. Souvent ces structures fonctionnaient sans relations avec l`état ou trop peu pour que s`institue une passation de savoir-faire.
Peu à peu, la situation générale se normalisant, les ONG sont parties, ont réduit leur personnel et on a assisté à un manque de centres de santé répondant aux moyens économiques des gens, à Port-au-Prince où vivent quelques 3 ou 4 millions d`habitants. Beaucoup d`ONG offrait la gratuité des soins.
Le Ministère de la Santé Publique fait des efforts, se structure et la coopération avec les organisations internationales appuie certains secteurs.
Comme toujours le secteur privé offre des soins de différentes qualité, mais le coût des soins, des examens, de l`hospitalisation et interventions chirurgicales est très élevé. D`autre part le service hospitalier public est insuffisant en quantité et en qualité.
LA SANTÉ DENTAIRE
L’accès aux soins est fortement limité par le coût des soins, la concentration des cliniques dentaires à Port-au-Prince et leur quasi absence en dehors des grandes villes de province.
De nombreuses cliniques sont mal équipées, ne répondant pas aux normes établies en 2015.
Le service public est faible, centres d`extractions pour la plupart. Le Ministère de la Santé n`a toujours pas de représentation spécifiquement dentaire. La faculté d`état délivre environ 25 diplômes par an, ce qui est insuffisant. D`autres dentistes, formés à l`étranger (République Dominicaine, Mexique, États-Unis, Europe), pratiquent en privé, souvent sans équivalence. Le contrôle de la pratique dentaire ne peut donc être fait. De la même façon il est très difficile d`évaluer le nombre de praticiens évoluant sur le territoire.
Les « charlatans » vilipendés par les professionnels dentaires demeurent un alibi plutôt qu`une menace pour le secteur; ils existent certes mais surtout dans les zones exemptes de dentistes. Les auxiliaires dentaires, un dossier oublié ; s`il y a quelques années on en parlait comme alternative à la pénurie de dentistes en province, accompagnés d`un encadrement rigoureux, le sujet a disparu des préoccupations.
Il existe un personnel dentaire formé par des ONG- dont le SOE- et il y a eu des séminaires de recyclage jusqu`en 2008, mais depuis lors plus rien. Ce personnel travaille soit dans des cliniques privées, soit dans des centres de santé publics (rares) et ne sont pas soumis à des évaluations régulières.
L`association dentaire nationale existe toujours mais n`a aucune activité visible depuis bientôt 3 ans.
LE SOE
La clinique du SOE offre toujours un service de soins dentaires, cela depuis les années 2000. Plusieurs chirurgiens-dentistes se sont succédés, actuellement nous sommes deux praticiens et une auxiliaire dentaire qui partageons le fauteuil du lundi au samedi midi.
La clinique a une fréquentation optimum, car les tarifs et la qualité des soins vont de pair. Même si les tarifs ont été révisés en juin 2014, ils représentent environ 1 /3 du tarif moyen ou 3 /4, selon les lieux (urbain et rural).
Nous effectuons toutes sortes de soins et de prothèses; cette dernière rubrique se limite aux prothèses en résine partielles et totales, aux stellites , aux couronnes métal, résine ou céramique. Nous envoyons la prothèse en République Dominicaine sauf pour la résine, faute d’avoir des prothésistes en Haïti. Le délai de fabrication et livraison est de 3 semaines.
Les problèmes rencontrés :
– L’usure de l’équipement qui a été acheté en 2008. Les finances du SOE ne permettront pas de le renouveler.
– Le manque de prothésiste en Haïti. Les délais sont longs et le suivi difficile.
L’activité de 2011 À 2014
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
||
Nouvelle |
|
325 |
327 |
442 |
428 |
Consultation |
|
1783 |
1646 |
2035 |
2380 |
Sexe |
F |
1213 |
1158 |
1400 |
1680 |
|
G |
879 |
785 |
1080 |
981 |
Âge |
0 à 6 |
3 |
2 |
9 |
7 |
|
7 à 12 |
42 |
50 |
47 |
44 |
|
13 à 25 |
193 |
97 |
233 |
489 |
|
26 à 45 |
994 |
1052 |
1146 |
882 |
|
46 et plus |
862 |
770 |
874 |
1010 |
Actes |
détartrage |
396 |
451 |
488 |
476 |
|
extraction |
196 |
154 |
144 |
162 |
|
obturation amg |
90 |
102 |
76 |
90 |
|
obturation comp. |
323 |
542 |
705 |
765 |
|
obturation radic. |
74 |
62 |
71 |
31 |
|
radio |
107 |
66 |
77 |
38 |
Prothèse |
partielle |
69 |
58 |
56 |
46 |
|
complete |
2 |
1 |
5 |
|
|
couronne métal |
3 |
21 |
||
|
couronne ceram |
12 |
12 |
27 |
20 |
|
autre |
4 |
12 |
40 |
35 |
Le nombre de nouvelles consultations oscille entre 20 et 22 % par an; les consultations augmentent mais ont atteint leur chiffre optimum.
Le sex ratio est autour de 1.5 au profit des filles.
Les tranches d’âge les plus représentées sont les 26-45 ans, 46 et plus, puis 13-25 ans.
Les obturations (composite et amalgame) sont les actes les plus courants, privilégiant les composites (5 à 6 fois plus que d`amalgames). Elles représentent environ 50 % des soins, jusqu’ à 56 % en 2014.
Le détartrage, systématique chez un nouveau patient, correspond à la quantité de nouveaux patients annuels 34 % des soins. En diminution de 2011 à 2014.
Les extractions représentent 13 % des soins ; en diminution de 2011 à 2014.
Les obturations radiculaires en moyenne 5 % des soins.
La prothèse partielle est la plus courante : 60 prothèses réalisées par an en moyenne, et 2 prothèses totales.
Les couronnes en céramique : 18 par an en moyenne.
Le service offert est réellement un service de soins, privilégiant les restaurations dentaires à l`extraction; cela varie selon les moyens du patient, mais nous encourageons à conserver les dents.
La prothèse, malgré son coût moins élevé qu`ailleurs reste une difficulté pour de nombreux patients (financière); nous n`avons pas les moyens de la subventionner.
Les recettes
Elles ont augmenté de 3 % en 2014 (par rapport à 2013), environ 28.688 US$. Les soins dentaires représentent 78 % des recettes (le reste est apporté par l’optométrie).
Les salaires représentent 56 % des dépenses, les dépenses dentaires (sans apport en matériel AOI) 9 % des dépenses, 6 % des dépenses pour l’ achat de montures et verres de lunettes. L’électricité représente 15 % des dépenses.
Cette année les dépenses et recettes s’ équilibrent sans faire de bénéfice ; il reste donc difficile de prévoir l’usure du matériel et son remplacement.
Analyse de livre parue dans la revue « Santé Publique »
En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté
Jean-Christophe Sarrot, Bruno Tardieu, Marie-France Zimmer, Préface Dominique Baudis
Ivry-sur-Seine (France) : Coédition Éditions de l’Atelier, Collection Social ECO HC ; 2014. 220 p
Alors que les inégalités sociales de santé constituent une priorité de santé publique, il est bon de lire, relire et faire lire ce petit livre (220 pages, quand-même, mais en format In-12), seconde édition, enrichie, d’un opuscule paru en 2013, et préfacé par Dominique Baudis, alors Défenseur des droits. Les 33 000 exemplaires de ce premier tirage ont été diffusés en moins d’un an. En 2014, pour un prix de 5 €, permis grâce à la solidarité inter-associative, ATD Quart Monde nous apporte 104 réponses argumentées, bibliographie à l’appui, à des assertions fréquemment entendues dans la population mais aussi de la part des professionnels.
Dans Politis, lors de la publication de la première édition, Ingrid Merckx citait brièvement quelques-unes des réponses :
« Oui, le système de protection sociale atténue les impacts de la pauvreté. Non, les gens qui vivent à la rue ne l’ont pas choisi. Si, les sans-abri veulent travailler : en 2001, 36 % étaient en recherche d’emploi. Non, la pauvreté ne peut pas arriver à tout le monde : elle résulte d’un cumul de difficultés (rupture familiale, licenciements, placements dans l’enfance). En revanche, la peur de se retrouver sans domicile est très répandue. Non, les pauvres ne font pas des enfants pour toucher les aides : malgré les aides, choisir d’avoir des enfants, c’est choisir de vivre avec moins d’argent par personne. Non, les pauvres ne profitent pas des aides : le taux de non-recours atteint 50 % pour le RSA, 29 % pour la CMU complémentaire, 62 % pour le tarif spécial solidarité d’EDF, 50 à 70 % pour les tarifs sociaux dans les transports urbains. Non, on ne gagne pas plus avec le revenu de solidarité active (RSA) qu’avec le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) : les familles qui galèrent avec le Smic galèrent encore plus avec le RSA. Oui, les pauvres peuvent posséder un téléphone portable et un écran plat : mais ce ne sont pas des indicateurs de richesse, contrairement au fait de posséder une voiture ou de manger de la
viande, par exemple. Non, les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) n’en profitent pas pour faire des soins de confort : leur consommation de soins est légèrement supérieure à la moyenne mais leur état de santé moins bon. Si, les pauvres paient des impôts : ils échappent à l’impôt sur le revenu mais paient la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les taxes sur les alcools et le tabac. »
Point n’est besoin d’argumenter plus avant. Dans son avant-propos, Marie-France Zimmer écrit « Les préjugés sur les pauvres sont trop répandus dans notre société. […] Pour répondre à tout ce que l’on entend sur eux et sur nous, il est important de se référer à des
études et des chiffres officiels. Vous n’imaginez pas combien c’est vital pour nous ». Marie-France, membre de la Délégation nationale d’ATD Quart Monde France, sait ce que pauvreté veut dire et peut légitimement parler à la première personne. « Les pauvres sont les meilleurs experts de la pauvreté » disait Joseph Wresinski, fondateur d’ATD. Les écouter, les considérer dans leur richesse d’experts de ce qu’ils vivent, et dans leurs autres richesses, agir contre les préjugés, c’est lutter contre les inégalités sociales, et ce petit livre
peut y contribuer.
Jean-Pierre Deschamps
Analyse de livre parue dans Santé Publique 2014/6 (Vol. 26)
Une nouvelle affiche pour le N° Vert dans le 94
Emmanuel Guibert et Frédéric Lemercier ont conjugué leurs talents pour cette nouvelle affiche pour le Réseau Social Dentaire (RSD) du 94.
Les activités du RSD ont pour objectif de permettre à des personnes* de reprendre une démarche de santé dentaire dans des structures de soins de droit commun adaptées aux spécificités de leur situation médico-sociale.
Les moyens sont la communication d’informations et l’accompagnement médico-social pour lever les blocages. Un numéro vert (gratuit) a été mis en service pour informer les intervenants sociaux et/ou le public.
*La population touchée est
- en renoncement aux soins dentaires pour des raisons financières et/ou socioculturelles.
- en situation de vulnérabilité socio-économique. Elle fréquente des structures sociales locales en raison de difficultés liées aux ressources, au logement, au travail…
Les origines des ruptures avec le système de soins dentaires peuvent être liées à des questions administratives (droits) et/ou financières, à des refus de soins, à difficultés relationnelles avec le système de santé (structures ou professionnels).
Deux catégories de personnes sont particulièrement représentées : le public d’origine étrangère (plus de 75 %) et les bénéficiaires du RSA.
Nombre de bénéficiaires : 800.
Madagascar : chronogramme du 1er semestre 2015
Atelier de planification semestriel du SSMBD (Service santé mentale et bucco-dentaire) / Ministère de la santé publique – AOI
Le lundi 26 janvier, la réunion de planification semestrielle s’est déroulée avec la participation du Directeur de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles), de 4 membres du staff du SSMBD (Dr Eva, Dr Nirina, Dr Noëline et Dr Gisèle) et 4 membres du staff d’AOI/COEF (Désiré, Laetitia, Domoina et Mirado – l’assistante administrative et financière).
L’engagement de la Fondation Salins et du Conseil Régional de l’île de France pour la fluoration du sel au Laos
Au Laos, la stratégie de prévention bucco-dentaire du ministère de la santé repose principalement sur la fluoration du sel. Le Conseil Régional de l’Ile de France et la Fondation Salins soutiennent ce programme.
Le Conseil Régional de l’Ile de France a financé un mélangeur, le matériel pour le contrôle de qualité et deux essoreuses.
La Fondation Salins a apporté un appui technique à la mise en service d’un atelier de fluoration du sel iodé par une expertise technique et la fourniture de 500 kg de fluorure de potassium.
Cette action se fait dans le cadre d’un partenariat élargi entre le ministère de la santé lao, l’université des sciences médicales, les producteurs de sel, l’AFD, l’ambassade de France au Laos, l’OMS et l’AOI.
Ainsi, avec le support du Conseil régional de l’ile de France et la Fondation Salins ont pu être réalisées :
– L’implantation de deux essoreuses et d’un mélangeur de type horizontal à socs, avec remplissage par le haut et vidange par le bas. Ce type de mélangeur fonctionne par batch. Il permet d’ajuster le temps de mélange et d’assurer un mélange homogène. Les essais en charge effectués ont validé le fonctionnement du mélangeur et sa capacité d’obtenir une bonne homogénéisation des mélanges.
– La formation du personnel chargé de l’utilisation du mélangeur. Elle a été effectuée au moment de la mise en service de l’installation.
Avec sa dotation de 500 kg de KF, la Fondation Salins contribue à la production de 625 tonnes de sel fluoré.
En octobre 2014, avec le soutien de l’AFD et de l’ambassade de France au Laos, un atelier de deux jours sur le sel iodé et fluoré a été organisé par le ministère de la santé. Les avancées et les perspectives ont été présentées concernant la législation, la production (techniques de mélange, le cahier des charges et la fabrication d’un mélangeur, les équipements, achat du fluor, le contrôle de qualité de la production de sel iodé et fluoré, la formation des techniciens), la commercialisation (études des coûts, distribution, communication) et la mise en place d’un réseau d’expertise.
Aujourd’hui, la production et la commercialisation du sel iodé et fluoré peuvent démarrer. L’enjeu est de produire d’ici 3 ans 6 000 tonnes de sel iodé et fluoré par an permettant d’atteindre 35% de la population.
Ainsi les différents partenaires, par leur engagement en faveur de la fluoration du sel, contribuent efficacement à l’amélioration de la santé bucco-dentaire de la jeunesse laotienne.