Laos : Interview de Mme Bounthavy, Directrice Générale de l’usine de sel de Veunkham

Mixeur pour la production de sel iodé et fluoréVientiane, le 2 mars 2015

Mme Bounthavy, Directrice de l’usine de sel de Veunkham répond aux  questions de  Stéphanie Cohen et de Kongkeo Chounlamountry,  1 mois après le lancement lancement de sa production de sel iodé et fluoré.

Bonjour, pouvez-vous nous dire quand et pourquoi vous avez décidé de vous lancer dans la production de sel iodé et fluoré?

Notre usine existe depuis 1996, et avait été établie à cette époque pour produire du sel iodé (dans le cadre du ‘Universal Salt Iodization program’ mis en oeuvre par l’UNICEF et le ministère de la santé). C’est en 2012 qu’ à la demande du  ministère de la santé  nous nous sommes lancés dans l’aventure du sel iodé et fluoré.  Après réflexion et avec notre volonté de diversifier notre production avec une nouvelle gamme, nous avons décidé de démarrer la coopération avec les partenaires  dont l’AOI.

J’avais déjà entendu parler de sel iodé-fluoré à l’époque car l’usine de Khok Saath avait commencé sa production pilote en 2009. Mais à cette époque, nous n’étions pas encore très surs des bienfaits du fluor sur la santé et étions un peu réticents. Nous n’avions pas encore de relations avec la faculté dentaire et n’avions pas beaucoup d’information.

Aujourd’hui, nous pensons que le fluor a des effets positifs sur la santé et particulièrement sur la santé bucco-dentaire et la réduction des caries. Cela étant dit, nous sommes conscients des risques potentiels du fluor s’il est consomme a trop hautes doses et nous donnons donc beaucoup d’importance à l’évaluation de l’impact du fluor sur la santé, et des contrôles sont effectuées régulièrement sur notre production de sel fluoré pour éviter les surdosages et des analyses vont bientôt être réalisées sur des échantillons de population consommant notre sel iodé-fluoré.

En 2013-2014 nous avons démarré le projet, avec l’achat des équipements nécessaires (mixeur, essoreuse, laboratoire…), et le travail sur les protocoles. Plusieurs missions techniques  d’AOI et de Bleusel par exemple nous ont permis d’avoir une bonne formation de nos équipes et de bien comprendre les différents protocoles à suivre pour une production de qualité. Les laborantins du FDQCC (centre national d’analyses) avec qui nous travaillons ont aussi pu bénéficier de formations ciblées sur l’analyse du sel fluoré.

IMG_0636

Production de sel iodé et fluoré

Pensez-vous que la population laotienne soit prête à changer ses habitudes alimentaires et à consommer ce nouveau type de sel ?

Difficile à dire mais d’après moi, le consommateur laotien n’est pas forcément réticent à essayer un nouveau produit s’il n’est pas très cher et bien promu. Cela dépend beaucoup du prix, surtout en province et zones rurales ou un prix bas sera je pense décisif sur les décisions d’achat des consommateurs.

En ville, l’achat sera certainement davantage lié à la qualité du produit (grain fin, bien soluble, blancheur…) et à la présentation du produit.  En effet, un joli packaging va aussi faire la différence, surtout en ville ou les consommateurs sont habitués aux produits Thaïlandais, souvent mieux mis en valeur.  Mais il semblerait cependant que le Thaïlandais ait un gout trop fort, très salé et trop cher, nous nous placerons donc facilement sur le marché, avec un sel relativement fin, assez blanc et ‘propre’ (sel bouilli), un prix pas trop élevé et avec un packaging simple mais joli (logo écureuil).

IMG_0607

Stockage du sel iodé et fluoré

A Vientiane nous pensons proposer le même prix que celui de notre sel iodé (1600 kip/kg soit : 0,15 €/kg); en province, les prix pourront varier en fonction du marché local.

Egalement, dans le futur nous allons travailler avec des partenaires Thaïlandais pour acheter des salières et pourquoi  pas, vendre notre sel en Thaïlande.  Les consommateurs japonais aiment aussi vraiment le sel Lao, nous prospectons actuellement ces nouveaux marchés.

Quels sont les plus importants challenges auxquels vous devez faire face ?

La vente, la concurrence, sont bien entendu sont les plus gros défis quand on lance un nouveau produit, principalement en dehors de Vientiane ou les sels locaux et le sel étranger (Vietnam, Thaïlande, Chine) sont présents et ou le sel solaire iodé de notre concurrent khok Saath  est très peu cher… Ces produits concurrents vont être difficiles à combattre mais nous feront de notre mieux.  Le sel Veunkham a un grain légèrement plus gros que les autres, mais se dissout plus facilement donc nous pensons que cela va plaire aux consommateurs.   Avec l’entrée dans l’ASEAN, les autres sels qui vont arriver sur le marché seront un problème, surtout si ils sont similaires au sel Lao (ex : sel ‘Lapin’, bouilli et iodé qui vient de Thaïlande).

2013-02-12 08.00.09

Salin de Veunkham

Cela étant dit, nous sommes vraiment confiants car nous connaissons vraiment bien le marché local. Nous avons un réseau de vente très dynamique et qui connait bien le marché, de manière a bien distribuer, donc tout va bien se passer.

Nous prévoyons au lancement du produit de proposer des crédits pour les premiers lots achetés par les grossistes, qui recevront également des t-shirts et autres produits promotionnels, pour les inciter à acheter le sel iodé-fluoré.

Quels sont vos plans pour 2015 et 2016? En termes de production, distribution, communication …

Suite à une réunion avec nos grossistes récemment, nous pensons pouvoir produire et vendre 500 tonnes de sel iodé-fluoré la première année (2015), certainement plus en 2016 mais c’est encore difficile a dire.

Nous pensons aussi continuer de mettre en œuvre notre plan marketing et communication en coopération avec l’ADL, l’ambassade de France, l’AFD  et l’AOI. Ce plan   comprend une distribution (t-shirts, bannières et brochures aux grossistes), la diffusion de  spots  sur différentes radios et la publication d’articles et annonces promotionnelles dans la presse locale. Egalement en 2015, des émissions sur la santé bucco-dentaire et le sel iodé et fluoré sont prévues.

Banner_Veunkham_3x1m v2

Bannière pour les marchés

 

L’engagement de la Fondation Salins et du Conseil Régional de l’île de France pour la fluoration du sel au Laos

120_logoiledefrancecopieAu Laos,images la stratégie de prévention bucco-dentaire du ministère de la santé repose principalement sur la fluoration du sel. Le Conseil Régional de l’Ile de France et la Fondation Salins soutiennent ce programme.

Le Conseil Régional de l’Ile de France a financé un mélangeur, le matériel pour le contrôle de qualité et deux essoreuses.

La Fondation Salins a apporté un appui technique à la mise en service d’un atelier de fluoration du sel iodé par une expertise technique et la fourniture de 500 kg de fluorure de potassium.

Cette action se fait dans le cadre d’un partenariat élargi  entre le ministère de la santé lao, l’université des sciences médicales, les producteurs de sel, l’AFD, l’ambassade de France au  Laos,  l’OMS et l’AOI.

 Ainsi, avec le support du Conseil régional de l’ile de France et la Fondation Salins  ont pu être réalisées :

–          L’implantation de deux essoreuses et d’un mélangeur de type horizontal à socs, avec remplissage par le haut et vidange par le bas. Ce type de mélangeur fonctionne par batch. Il permet d’ajuster le temps de mélange et d’assurer un mélange homogène. Les essais en charge effectués ont validé le fonctionnement du mélangeur et sa capacité d’obtenir une bonne homogénéisation des mélanges.

–          La formation du personnel chargé de l’utilisation du mélangeur. Elle  a été effectuée au moment de la mise en service de l’installation.

 Avec sa dotation de 500 kg de KF, la Fondation Salins contribue à la production de 625 tonnes de sel  fluoré.

En octobrpage 6  Laos salinse 2014, avec le soutien de l’AFD et de l’ambassade de France au Laos,  un atelier de deux jours sur le sel iodé et fluoré a été organisé par le ministère de la santé. Les avancées et les perspectives ont été présentées concernant la législation, la production (techniques de mélange, le cahier des charges et la fabrication d’un mélangeur, les équipements, achat du fluor, le contrôle de qualité de la production de sel iodé et fluoré, la formation des techniciens), la commercialisation (études des coûts, distribution, communication) et la mise en place d’un réseau d’expertise.

 Aujourd’hui, la production et la commercialisation du sel iodé et fluoré peuvent démarrer. L’enjeu est de produire d’ici 3 ans 6 000 tonnes de sel iodé et fluoré par an permettant d’atteindre 35% de la population.

Ainsi les différents partenaires, par leur engagement  en faveur de la fluoration du sel, contribuent efficacement à l’amélioration de la santé bucco-dentaire de la jeunesse laotienne.

 

 

Marketing et communication, deux outils nécessaires pour booster les ventes du sel iodé et fluoré au Laos

Lancé il y a à peine 3 ans au Laos, le sel iodé et fluoré est toujours considéré comme un nouveau produit et a encore du mal à se faire une place de choix sur les étalages des marchés locaux. Que ce soit dans les villes ou les villages, la population Laotienne n’a souvent aucune idée des bienfaits du sel enrichi en fluor…

Sel Khok Saath Salz2            Paquet_VeunkhamSel Veunkham

Pour cette raison et afin de développer le projet de prévention bucco-dentaire et booster les ventes de sel, les équipes AOI, l’Association des Dentistes Lao (ADL) ainsi que les deux producteurs de sel ont lancé une campagne de marketing-communication commune, et réfléchi et mis en œuvre ses différents composantes, toutes adaptées au contexte local.

Khok Saath et Veunkham, les deux producteurs de sel qui se sont lancés dans l’aventure du sel iodé et fluoré ont activement participé à la création et au design de différents supports de communication ces derniers mois, avec le soutien d’AOI et de l’Association des Dentistes Lao (et sur financement AFD et de l’ambassade de France au Laos ).

En 20prevention-poster - vf12, les partenaires avaient déjà travaillé à la production d’un poster illustré dont le message principal est simple et clair et pourrait se résumer par : ‘ Le sel iodé et fluoré est bon pour toute la famille et particulièrement pour les enfants, car le fluor est bon pour les dents et vous aide à combattre les caries ».

La campagne radio a été lancée en octobre dernier sur 3 stations de radios locales, et sous forme d’un spot en Laotien mais aussi en langues Hmong et Khmu, deux langues ethniques parlées dans le nord du pays dans des centaines de villages.

De nombreux supports marketing ont également été produits, comme des t-shirts, calendriers, brochures et stickers, bannières promotionnelles (3x1m) et posters. Tous ces articles sont distribués sur les marchés et auprès des magasins vendant le sel iodé et fluoré.

Fluoride calendar 2015_small Calendrier 2015, Veunkham

Banneer-KhokSaath-FINAL-Small2jpg

Bannière Khok Saath, distribuée sur les marchés aux meilleurs acheteurs (ces bannières plastique servent de pare-soleil).

t-shirt-VeunkhamT-shirt, Veunkham

L’usine Khok Saath, la première à avoir démarré la production de sel enrichi en fluor en 2010 s’est dotée de ‘camions jaunes’, des camions promotionnels qui sillonnent les routes et les marchés du Laos afin de vendre le sel iodé et fluoré. Quand les camions sont sur la route, ils vendent 1.5 tonnes par jour en moyenne. Actuellement une campagne ‘camions jaunes’ d’un mois vient de démarrer, avec le soutien d’AOI (article a suivre!).

camion 2Enfin, en Février 2015 une campagne presse démarrera en parallèle, avec la publication d’annonces promotionnelles dans les quotidiens les plus lus du pays (le ‘Passasson’, principalement), la diffusion d’un spot promotionnel a la télévision ainsi que la participation a différentes émissions télévisuelles consacrées a la santé.

Grâce a ces actions de communication, de promotion et de distribution d’objets marketing, nous espérons que les ventes décolleront en 2015, pour que la santé bucco-dentaire au Laos s’améliore durablement !

Vientiane, le 23 décembre 2014

Stéphanie  Cohen

 

Voyage d’étude et d’échange d’expériences au Laos et au Cambodge (2/2)

Suite du voyage d’étude et d’échange du 02 au 13 décembre au Laos et au Cambodge réalisé par le Docteur Eva Ranivoharilanteo, Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire, Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar et de Mme Eulalie Noeliarisoa, Responsable Suivi et Evaluation au service santé mentale et bucco-dentaire de Madagascar 

Deuxième étape du voyage : le Cambodge

Nous avons été frappées par l’immensité de la ville, les nombreux tuk-tuk et motos qui circulent dans tous les sens. En  dépit d’une mauvaise image, a priori, du Cambodge concernant la sécurité (notamment au travers de reportages sur les enfants des rues), nous avons été agréablement surprises de constater le contraire.

CIMG2692Dès le premier jour, avec François Courtel et l’équipe du Ministère,  nous prenons la route vers la province de Kampong Chhnang  pour voir deux hôpitaux : le premier (hôpital de Prey Chor), est équivalent au centre hospitalier de District à Madagascar, et le deuxième, plus grand, l’hôpital Provincial de Kampong Chhnang.

 

CIMG2715A l’hôpital de Prey Chor, les activités de prévention des infections liées aux soins sont bien appliquées avec le système de stérilisation centrale. Le service de dentisterie enregistre le plus grand nombre de patients pour tout l’ensemble de l’hôpital, cas rare dans notre pays.

 

 

Dans cette même province, nous avons pu observer des activités en milieu scolaire (Aknouwat), appuyées conjointement par le GIZ, le ministère de l’Education, les partenaires du ministère de la Santé, y compris l’AOI. Nous avons noté la forte implication de la communauté, notamment pour la construction de lavabos pour l’hygiène dentaire et des mains.

Nous avons été très étonnées de voir, qu’ici, on forme des infirmiers dentaires qui peuvent exercer et réaliser quelques actes  de dentisterie. Il y a également des tradipraticiens  qui sont autorisés à prendre en charges les maladies bucco-dentaires, chose  encore inacceptable à Madagascar.

CIMG2824Au Ministère de la Santé, les exposés présentés par le Docteur Sithan et Tepirou et leur équipe sur leurs activités, nous ont donné beaucoup d’informations… et d’inspiration. Chacun des huit chirurgiens-dentistes qui composent le service de la santé bucco-dentaire, malgré un volume d’activités considérable, est affecté à un volet précis du programme, bel esprit d’équipe ! Ils ont pu établir un réseau de partenariat et ont pu réaliser diverses activités, supportées par le budget HSSP2 du Ministère. Par exemple, la prévention en milieu scolaire pour les enfants en primaire a bien démarré, même dans les écoles sans lavabo (utilisant des cuvettes plastiques), activité  également vulgarisée dans quatre centres spécialisés pour les enfants handicapés

Dr Tépirou a pu bénéficier d’une formation sur l’analyse du fluor et le service peut assurer lui-même le contrôle qualité du sel, de l’eau de boisson et du dentifrice. Ce qui nous a conduit à penser que si Madagascar en bénéficie, une partie des problèmes  concernant  le contrôle qualité des sources de fluor se résoudrait d’elle-même. Avec l’appui technique et financier de l’AOI, le Cambodge a pu établir une cartographie du fluor et mener les enquêtes nationales sur l’état de santé orale de la population.

Autant de réalisations nous donnent envie de faire plus  à Madagascar !

CIMG2870A la faculté dentaire, l’appui de l’AOI a concerné la formation en matière de lutte contre les infections croisées et l’installation d’une stérilisation centrale. Nous avons été interpellées par la facilité avec laquelle le personnel de la stérilisation a pu se familiariser avec tous les différents types d’instruments (il n’a plus besoin de consulter le livre de numérotage de chaque instrument pour constituer les sets).

Ces échanges, ces rencontres sont enrichissantes. C’est une partie de mon métier que j’aime beaucoup. C’était un périple jalonné de découvertes qui, sûrement apportera sa pierre à l’édifice du développement de la santé bucco-dentaire à Madagascar. Merci à l’AOI !

Phnom Penh, samedi 13 décembre 2014

Docteur Eva Ranivoharilanteo,
Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire,
Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar

 

Voyage d’étude et d’échange d’expériences au Laos et au Cambodge (1/2)

Le Docteur Eva Ranivoharilanteo, Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire, Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar et Mme Eulalie Noeliarisoa, Responsable Suivi et Evaluation au service santé mentale et bucco-dentaire ont effectué une visite au Laos et Cambodge du 02 au 13 décembre pour un voyage d’étude et d’échanges entre ces pays en matière de santé bucco-dentaire.

Première étape : le Laos

Rencontre avec  le Dr Phat Keugsaneth. Directeur Général  du Département Hygiène et Promotion de la Santé au Ministère de la Santé

Rencontre avec le Dr Phat Keugsaneth. Directeur Général du Département Hygiène et Promotion de la Santé au Ministère de la Santé

Nous sommes accueillies  à l’aéroport par Mr Kongkeo
de l’AOI Laos, toujours disponible et serviable.

L’équipe locale est composée de Stéphanie Cohen, Kongkeo et Manithong,  très dynamique et accueillante.

 

 

 

 

Le mercredi 3CIMG2387 Décembre, nous avons visité la Faculté dentaire de Vientiane. L’appui de  l’AOI pour la Faculté dentaire dans la mise en place de la stérilisation centrale et dotation de fauteuils dentaires a été mis en exergue. Les différents services étaient bien séparés : examen clinique, chirurgie, soins conservateurs, prothèse, pédodontie… mais tous les instruments passent par un seul système de stérilisation. Une très bonne organisation !

Pour  les activités  deCIMG2509 prévention en milieu scolaire, avec le responsable de la GIZ, nous avons  effectué une visite de deux écoles primaires où le  brossage dentaire et le  lavage des mains sont effectués (Fit for School). Nous avons été impressionnées par l’installation de fortune  mise en place, faisant office de lavabo, la bonne coordination des gestes, la synchronisation des enfants pour le brossage dentaire et le lavage des mains sous la direction d’un enfant avec son sifflet.

La visite du centre de santé du Pakton, dans une zone rurale, appuyé par  l’AOI à l’époque: autoclave, fauteuil dentaire a été faite le deuxième jour.  Nous avons noté une propreté remarquable du centre et en particulier de la dentisterie, même s’il ne dispose que de simple équipement.

Visite à l’usine VeunCIMG2559kham salt & Co : nous avons été impressionnées par le fait qu’on peut produire du sel à partir de l’eau souterraine qu’on fait bouillir. Le contrôle qualité est bien maitrisé par le personnel compétent avec du bon matériel.  L’appui de l’AOI pour la fluoration de sel est technique et matériel avec notamment la dotation d’un mélangeur et d’essoreuses. Il est complété par un soutien pour la communication.

CIMG2609La réunion avec Mme Caroline Piquet et Mr Khonesavanh Xaymoungkhoune de l’AFD a permis de présenter les avancées du projet et de souligner l’importance d’une collaboration avec d’autres entités (ONG ou association dentaire locale) pour le projet avec AOI à Madagascar (co-partenaire).

Nous sommes conscientes que Madagascar a beaucoup à faire en matière de prévention des infections liées aux soins (PILS). En matière de fluoration de sel en revanche, le Laos bénéficie de l’absence de rumeur vis-à-vis de sel iodé, source de réticence de la population à Madagascar.

A suivre…

Ventiane, samedi 6 décembre 2014

Docteur Eva Ranivoharilanteo,
Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire,
Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar

 

Possibilités et limites d’un accompagnement de l’équipe de prothèse de la Faculté dentaire de Vientiane au Laos .

Image1La demande d’accompagnement s’inscrit dans un contexte de collaborations déjà engagées :

– avec l’AOI qui a mis en place le service  d’hygiène  du Centre de soins : installation d’une unité de stérilisation,  formation des personnels aux protocoles de stérilisation, formation des étudiants et enseignants aux protocoles de soins

 – avec la Conférence Internationale des Doyens des Facultés de Chirurgie Dentaire d’Expression Française (CIDCDF),  qui à répondu à une demande d’évaluation de la Faculté   en 2010 .

 A l’issue de cette visite 3 enseignants ont bénéficié d’un stage de formation dans une Faculté française .

Un enseignant du service de prothèse a été accueilli à Clermont-Ferrand d’avril à juillet 2012. Ce stage avait des objectifs de formation à la clinique et aux techniques de laboratoire  ainsi que des objectifs pédagogiques. Il s’est  déroulé dans de bonnes conditions. Le partage de cette expérience avec les enseignants de Vientiane était attendu dès son retour au Laos afin d’améliorer les activités d’enseignement et de soins. Cette phase a été écourtée par le départ de l’enseignant en Corée du sud pour une durée de deux ans. L’équipe en place souhaite la poursuite de l’expérience mais il est nécessaire d’en tester la motivation  (maitrise du français, séjour en France) avant de réitérer la démarche engagée .

 Jean-Claude BOREL

Résumé de l’intervention  faite au Congrès de l’ADF le 28 novembre 2014  lors de la séance organisée par l’AOI: « La formation universitaire dans les pays en développement : Quelles actions pour quels  résultats ? »

Laos : signature de la convention à Vientiane

IMG_0083LAOS : le jeudi 13  mars  signature de la convention  entre  le ministère de la santé et l’AOI par  le Dr Phath Keungsaneth, directeur du département d’hygiène et de promotion de la santé  et le Dr Hubert Weil, Président de l’AOI en présence du Dr Ilavan, vice-ministre de la santé, de représentants de différents services du ministère de la santé, de l’université et de l’ambassade de France.

Extrait  de l’intervention d’Hubert Weil :

« Toute l’équipe de l’AOI  vient  en appui à   la réalisation de ce projet  menė par le ministère de la santé lao.

Un partenariat  entre le ministère de la santé ,  l’université et des entreprises privées a été mis en place. Je voulais remercier l’ensemble de partenaires Lao sur ce projet novateur ainsi que  les partenaires externes impliquės et tout particulièrement l’AFD – l’Agence Française de Développement  qui cofinance ce programme.

Cette phase  de projet  a pour objectif l’accès à la population du Laos  au sel iodé et fluoré pour une amélioration de la santé dentaire des populations, l’amélioration aux soins de qualité et le renforcement des compétences des cadres de la santé. 

Le programme de fluoration du sel est caractérisé par son intégration  à  celui de l’iodation du sel et par une extension progressive à l’ensemble de la population.

L’AOI a  un rôle  d’appui technique et financier. Par exemple,  un rôle d’expertise avec la Fondation Salins  pour l’appui   à la production du sel iodé et fluorė et l’université  de Tahmassat en Thaïlande sur la formation au contrôle de qualité.

Signature Aide-Memoire au Min. Sante 13 Mars 2014 001La phase pilote  a été positive concernant la production et le contrôle  de qualité du sel iodé et fluoré.

La nouvelle phase du projet  consiste en l’extension à de nouveaux  producteurs de sel   avec comme objectif d’atteindre 35% de la population d’ici 3 ans.

Les aspects importants sont la qualité du sel iodé et fluoré produit, la communication par  la radio et les aspects marketing  sur les lieux de vente pour que le sel iodé et fluoré  entre dans les habitudes des  familles lao pour l’amélioration de leur santé.

La pérennité du programme passe par la constitution du fonds  de roulement qui est l’élément clef pour la pérennité du programme.

Un autre volet du projet consiste à un appui en l’enseignement supérieur .

La rencontre, que nous avons eu ce matin à la faculté, a confirmė les axes sur la sécurité de soins, l’appui spécifique à certaines disciplines  comme la prothèse et un appui en équipement.

L’Association Dentaire Laotienne bénéficie d’ un appui par le fonds de solidarité au développement de l’ambassade de France.Notre association   apportera  un appui  sur ce volet.

 Enfin, un volet est lié à  l évaluation et la diffusion des résultats par des publications sera favorisé

Je  remercie l’équipe de l’AOI au Laos qui s’est beaucoup investie et dont le travail a permis que nous nous retrouvions aujourd’hui. »

Laos : Rencontre avec Gwenaelle Empis, coordinateur de programme

OuvertureDepuis mars 2010, Gwenaëlle Empis est chef du projet AOI au Laos.
Elle en assure la planification technique et financière, l’appui méthodologique et la coordination avec l’ensemble des partenaires.
Dans une courte interview, elle fournit un éclairage sur son  rôle mais aussi sur  le projet, les différents acteurs, la collaboration avec les équipes de  terrain et les relations avec les partenaires.
Le Chirurgien-Dentiste de France
n° 1583-1584 – 18-25 juillet 2013
Pour en savoir plus… Téléchargez l’article

LAOS : UN NOUVEL ÉMERGENT? – Le Dessous des Cartes – ARTE

carte laos  CIA

LAOS : UN NOUVEL ÉMERGENT ?

arte

Le Dessous des Cartes

Le Laos au cœur de la péninsule indochinoise

Le Laos est l’un des derniers États centralisés autour d’une idéologie communiste incarnée par un parti unique. Aujourd’hui, le pays sort de son isolement et son économie se développe rapidement. Le Dessous des Cartes s’interroge sur l’avenir du Laos : pourrait-il devenir un nouvel émergent en Asie du Sud-Est ?

Sa capitale est Vientiane. Il a pour voisins le Vietnam, le Cambodge, la Thaïlande, la Birmanie et la Chine. Le Mékong forme une grande partie de sa frontière avec la Thaïlande, ainsi que celle qui le sépare de la Birmanie. Sa superficie est de 237 000 km². En 2013, le Laos compte six millions et demi d’habitants.

Une population jeune et majoritairement bouddhiste

IMAG2088Le Laos est pluriethnique et majoritairement bouddhiste, à 67 %, et animiste à 30 %. On trouve aussi des minorités chrétienne et musulmane. La population du pays est très jeune : un laotien sur trois a moins de 15 ans. Le quart de cette population vit aujourd’hui avec moins de 2 $ par jour et par personne, alors que ce pays dispose de nombreux atouts.

Des ressources minières : de l’or, du cuivre, du zinc, de la bauxite. Ces ressources sont exploitées ou potentiellement exploitables.

La gestion des ressources : En 1975, à la fin de la guerre du Vietnam, la guérilla communiste du Pathet Lao, soutenue par les Vietnamiens, renverse la monarchie laotienne, et prend Ventiane, la capitale. Depuis, le pays est dirigé par un parti unique ; le Parti révolutionnaire populaire lao.

Quelle stratégie de développement pour le Laos ? Après une courte période de collectivisation, la République démocratique populaire lao s’ouvre à l’économie de marché, à partir de 1986. Et on assiste alors à un début d’entreprenariat privé et à l’accueil d’investissements étrangers. Cette stratégie de développement, modelée sur celle du frère vietnamien et du grand voisin chinois, va de paire avec un contrôle politique strict.

La croissance laotienne. Quels sont aujourd’hui les résultats de cette libéralisation de l’économie laotienne ? En 2011, le pays affiche un taux de croissance de 8 %. Et selon les prévisions de l’OCDE, sur la période 2013-2017, la croissance moyenne annuelle s’élèvera à 7,5 %, soit le taux plus élevé de l’Asean, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est.

Le revenu national brut par habitant est passé de 310 $, en 2001, à plus de 1 000 $, en 2011. Pour la Banque mondiale, le Laos appartient à la catégorie des « pays les moins avancés ». Les autorités laotiennes souhaitent accéder, en 2020, au statut des « pays à revenus intermédiaires ».

Ce pays, doté d’une telle croissance, peut-il devenir un nouvel émergent en Asie du Sud-Est ? Pour cela, le Laos doit répondre à la très forte demande économique de ses voisins : Chine, Vietnam et Thaïlande. C’est pourquoi le gouvernement laotien négocie ses ressources naturelles en octroyant des concessions.

P1010122Il y a d’abord des concessions sur les terres.  Des entreprises chinoises ont investi dans de très vastes plantations d’hévéas, notamment dans le nord du pays, développant ainsi l’industrie du caoutchouc dans cette région aujourd’hui économiquement « sinisée ». Par exemple, la ville de Boten, sur la frontière sino-laotienne est une « zone économique spéciale ».

Il y aussi des concessions sur les ressources hydriques, qui sont très importantes dans le pays. La capacité de production du secteur hydroélectrique laotien pourrait atteindre 50 000 mégawatts. Or, dans cette région du monde, la consommation en électricité devrait croître d’environ 7 % par an d’ici 2025. L’objectif de Ventiane est de faire du Laos la « batterie du Sud-est asiatique ».

Le barrage de Nam Theun

En 2011, les trois quarts de l’électricité produite au Laos, principalement grâce au barrage hydroélectrique situé sur la Nam Theun, un affluent du Mékong, ont été exportés. Cet ouvrage a été inauguré en décembre 2010, et le consortium qui l’exploite regroupe le gouvernement laotien, la compagnie thaïlandaise EGCO et le français EDF. 95 % de sa production est destinée à la Thaïlande.

Le réseau ferroviaire dans la péninsule indochinoise

Aujourd’hui, la Chine investit massivement au Laos, notamment dans les infrastructures routières. Au Laos en effet, les grands axes sont peu nombreux. Vientiane cherche donc à désenclaver le pays en le reliant, au nord, à la Chine, et, au sud, à la Thaïlande. Si on regarde maintenant le réseau ferroviaire, il existe un projet de ligne à grande vitesse, entre Kunming et Ventiane, qui permettrait de mieux relier le Laos à ses voisins.

La corruption dans la péninsule indochinoise

Les potentiels de développement au Laos sont considérables. Et en même temps, les freins sont nombreux, qui l’empêchent de rejoindre le club des émergents. Les premiers de ces freins sont le clientélisme et la corruption. Selon Transparency International, en 2012, le Laos est classé 160e sur 176 pays. C’est l’État le plus corrompu de la région, avec la Birmanie qui occupe le 172e rang mondial.

Le Dessous des Cartes © ARTE