Formation en Radiologie au Cambodge (du 20 au 25 avril)

Image5La  formation  du 20 au 25 avril  réalisée par Yann Loig Turpin (Université Rennes1) vient compléter celle en Odontologie Conservatrice et Endodontie (OCE).

En effet, dans le cadre de la convention entre l’université d’Auvergne et la faculté de Phnom-Penh, cette formation en OCE  a été réalisée sur une durée de huit semaines entre 2011 et 2014,  en collaboration avec l’Université de  Rennes 1. Cette formation théorique et pratique s’est adressée aux enseignants de la faculté de Phnom-Penh et a permis une remise au niveau standard international de collègues cambodgiens. Elle s’est déroulée pour la partie clinique dans les locaux du centre de soins dentaires de la faculté.

Lors des premières sessions de formation les radiographies étaient réalisées dans un local distinct de la clinique d’OCE. Au cours de la dernière, un générateur portable  fourni par la société Vatech a été utilisé, ce qui a permis une très nette amélioration de la qualité des clichés, mais a également soulevé des problèmes de compétences en radiologie de la part des participants à la formation.

Il est apparu clairement que les participants ne réalisaient pas d’angulations correctes, d’une part, parce qu’ils ne disposaient pas d’angulateurs, et d’autre part, par méconnaissance des différentes techniques. Les participants avaient également posé de nombreuses questions sur les risques liés aux radiations ionisantes. Enfin, lors des staffs qui suivaient les séances de soins, l’interprétation des images radiographiques laissait à désirer.

Ainsi l’utilisation du générateur portable dans le centre de soins dentaires de Phnom-Penh mérite d’ être largement optimisée au moins dans le cadre de la clinique d’OCE.

L’ensemble pourrait être intégré dans un projet de Master d’endodontie, qui reste à formaliser avec le doyen de la faculté dentaire de Phnom-Penh.

vatechCette formation est réalisée en partenariat avec la société  Vatech.

Note de lecture : Sel fluoré et santé bucco-dentaire

page 6  Laos salinsActa Med Acad. 2013 Nov;42(2):140-55. doi: 10.5644/ama2006-124.82.

Salt fluoridation and oral health.

Marthaler TM

Abstract

The aim of this paper is to make known the potential of fluoridated salt in community oral health programs, particularly in South Eastern Europe. Since 1922, the addition of iodine to salt has been successful in Switzerland. Goiter is virtually extinct. By 1945, the caries-protective effect of fluorides was well established. Based on the success of water fluoridation, a gynecologist started adding of fluoride to salt. The sale of fluoridated salt began in 1956 in the Swiss Canton of Zurich, and several other cantons followed suit. Studies initiated in the early seventies showed that fluoride, when added to salt, inhibits dental caries. The addition of fluoride to salt for human consumption was officially authorized in 1980-82. In Switzerland 85% of domestic salt consumed is fluoridated and 67% in Germany. Salt fluoridation schemes are reaching more than one hundred million in Mexico, Colombia, Peru and Cuba. The cost of salt fluoridation is very low, within 0.02 and 0.05 € per year and capita. Children and adults of the low socio-economic strata tend to have substantially more untreated caries than higher strata. Salt fluoridation is by far the cheapest method for improving oral health.

CONCLUSION:

Salt fluoridation has cariostatic potential like water fluoridation (caries reductions up to 50%). In Europe, meaningful percentages of users have been attained only in Germany (67%) and Switzerland (85%). In Latin America, there are more than 100 million users, and several countries have arrived at coverage of 90 to 99%. Salt fluoridation is by far the cheapest method of caries prevention, and billions of people throughout the world could benefit from this method.

Madagascar : Situation et perspectives pour la santé bucco dentaire

A Diego lorsde l'évaluation sur le sel fluoréLe Chirurgien-dentiste de France du 26 février

Le Dr Eva Ranivoharilanto, responsable du service de santé mentale et de santé bucco-dentaire au ministère de la Santé, décrit les axes de la stratégie d’amélioration de la santé buccodentaire des Malgaches. Le rapprochement avec des pays comme le Laos et le Cambodge permet de confronter les expériences et d’améliorer les pratiques. L’AOI apporte un appui dans le domaine de la formation, de la prévention et de l’accès aux soins.

Lire l’article

Haïti : le secteur santé et la santé dentaire

Françoise PONTICQ – Port au Prince, le 9 février 2015

 

rouch1La santé reste une priorité en Haïti, mais malgré des efforts : la  lutte contre les maladies vectorielles, contre le choléra, l`amélioration de la santé maternelle et infantile, les urgences, la route est encore longue à parcourir pour que toute la population voit ses besoins satisfaits.

LE SECTEUR SANTE

Le système public sanitaire ne répond pas à la demande : budget insuffisant, répartition géographique inégale, ruptures de stocks, personnel parfois insuffisamment formé et peu motivé, de nombreux obstacles dans l`ensemble du pays.

Après le séisme, l`afflux des ONG a permis de couvrir de nombreux besoins pendant un an et demi environ et des centres de soins étaient présents à de nombreux endroits du pays, doublés d`un personnel étranger, de gros budgets. Souvent ces structures fonctionnaient sans relations avec l`état ou trop peu pour que s`institue une passation de savoir-faire.

Peu à peu, la situation générale se normalisant, les ONG sont parties, ont réduit leur personnel et on a assisté à un manque de centres de santé répondant aux moyens économiques des gens,  à Port-au-Prince où vivent quelques 3 ou 4 millions d`habitants. Beaucoup d`ONG offrait la gratuité des soins.

Le Ministère de la Santé Publique fait des efforts, se structure et la coopération avec les organisations internationales appuie certains secteurs.

Comme toujours le secteur privé offre des soins de différentes qualité, mais le coût des soins, des examens, de l`hospitalisation et interventions chirurgicales est très élevé. D`autre part le service hospitalier public est insuffisant en quantité et en qualité.

LA SANTÉ DENTAIRE

L’accès aux soins est fortement limité par le coût des soins, la concentration des cliniques dentaires à Port-au-Prince et leur quasi absence en dehors des grandes villes de province.

De nombreuses  cliniques sont mal équipées, ne répondant pas aux normes établies en 2015.

Le service public est faible, centres d`extractions pour la plupart. Le Ministère de la Santé n`a toujours pas de représentation spécifiquement dentaire. La faculté d`état délivre environ 25 diplômes par an, ce qui est insuffisant. D`autres dentistes, formés à l`étranger (République Dominicaine, Mexique, États-Unis, Europe), pratiquent en privé, souvent sans équivalence. Le contrôle de la pratique dentaire ne peut donc être fait. De la même façon il est très difficile d`évaluer le nombre de praticiens évoluant sur le territoire.

Les « charlatans » vilipendés par les professionnels dentaires demeurent un alibi plutôt qu`une menace pour le secteur; ils existent certes mais surtout dans les zones exemptes de dentistes. Les auxiliaires dentaires, un dossier oublié ; s`il y a quelques années on en parlait comme alternative à la pénurie de dentistes en province, accompagnés d`un encadrement rigoureux, le sujet a disparu des préoccupations.

Il existe un personnel dentaire formé par des ONG- dont le SOE- et il y a eu des séminaires de recyclage jusqu`en 2008, mais depuis lors plus rien. Ce personnel travaille soit dans des cliniques privées, soit dans des centres de santé publics (rares) et ne sont pas soumis à des évaluations régulières.

L`association dentaire nationale existe toujours mais n`a aucune activité visible depuis bientôt 3 ans.

LE  SOE

La clinique du SOE offre toujours un service de soins dentaires, cela depuis les années 2000. Plusieurs chirurgiens-dentistes se sont succédés, actuellement nous sommes deux praticiens et une auxiliaire dentaire qui partageons le fauteuil du lundi au samedi midi.

La clinique a une fréquentation optimum, car les tarifs et la qualité des soins vont de pair. Même si les tarifs ont été révisés en juin 2014, ils représentent environ 1 /3 du tarif moyen ou 3 /4, selon les lieux (urbain et rural).

Nous effectuons toutes sortes de soins et de prothèses; cette dernière rubrique se limite aux prothèses en résine partielles et totales, aux stellites , aux couronnes métal, résine ou céramique. Nous envoyons la prothèse en République Dominicaine sauf pour la résine, faute d’avoir des prothésistes en Haïti. Le délai de fabrication et livraison est de 3 semaines.

Les problèmes rencontrés :

        L’usure de l’équipement qui a été acheté en 2008. Les finances du SOE ne permettront pas de le renouveler.

          Le manque de prothésiste en Haïti. Les délais sont longs et le suivi difficile.

L’activité de  2011 À 2014

2011

2012

2013

2014

Nouvelle
consultation

 

325

327

442

428

Consultation

 

1783

1646

2035

2380

Sexe

F

1213

1158

1400

1680

 

G

879

785

1080

981

Âge

0 à 6

3

2

9

7

 

7  à 12

42

50

47

44

 

13 à 25

193

97

233

489

 

26 à 45

994

1052

1146

882

 

46 et plus

862

770

874

1010

Actes

détartrage

396

451

488

476

 

extraction

196

154

144

162

 

obturation amg

90

102

76

90

 

obturation comp.

323

542

705

765

 

obturation radic.

74

62

71

31

 

radio

107

66

77

38

Prothèse

partielle

69

58

56

46

 

complete

2

1

5

 

couronne métal

3

21

 

couronne ceram

12

12

27

20

 

autre

4

12

40

35

 

Le nombre de nouvelles consultations oscille entre 20 et 22 % par an; les consultations augmentent mais ont atteint leur chiffre optimum.

Le sex ratio est autour de 1.5 au profit des filles.

Les tranches d’âge les plus représentées sont les 26-45 ans, 46 et plus, puis 13-25 ans.

Les obturations (composite et amalgame) sont les actes les plus courants, privilégiant les composites (5 à 6 fois plus que d`amalgames). Elles représentent  environ 50 % des soins, jusqu’ à 56 % en 2014.

Le détartrage, systématique chez un nouveau patient, correspond à la quantité de nouveaux patients annuels 34 % des soins. En diminution de 2011 à 2014.

Les extractions représentent 13 % des soins ;  en diminution de 2011 à 2014.

Les obturations radiculaires en moyenne 5 % des soins.

La prothèse partielle est la plus courante : 60 prothèses réalisées par an en moyenne, et 2 prothèses totales.

Les couronnes en céramique : 18 par an en moyenne.

Le service offert est réellement un service de soins, privilégiant les restaurations dentaires à l`extraction; cela varie selon les moyens du patient, mais nous encourageons à conserver les dents.

La prothèse, malgré son coût moins élevé qu`ailleurs reste une difficulté pour de nombreux patients (financière); nous n`avons pas les moyens de la subventionner.

Les recettes

Elles ont augmenté de 3 % en 2014 (par rapport à 2013), environ 28.688 US$. Les soins dentaires représentent 78 % des recettes (le reste est apporté par l’optométrie).

Les salaires représentent 56 % des dépenses, les dépenses dentaires (sans apport en matériel AOI) 9 % des dépenses, 6 % des dépenses pour l’ achat de montures et verres de lunettes. L’électricité représente 15 % des dépenses.

Cette année les dépenses et recettes s’ équilibrent sans faire de bénéfice ; il reste donc difficile de prévoir l’usure du matériel et son remplacement.

 

 

 

Analyse de livre parue dans la revue « Santé Publique »

imagesEn finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté
Jean-Christophe Sarrot, Bruno Tardieu, Marie-France Zimmer, Préface Dominique Baudis
Ivry-sur-Seine (France) : Coédition Éditions de l’Atelier, Collection Social ECO HC ; 2014. 220 p
Alors que les inégalités sociales de santé constituent une priorité de santé publique, il est bon de lire, relire et faire lire ce petit livre (220 pages, quand-même, mais en format In-12), seconde édition, enrichie, d’un opuscule paru en 2013, et préfacé par Dominique Baudis, alors Défenseur des droits. Les 33 000 exemplaires de ce premier tirage ont été diffusés en moins d’un an. En 2014, pour un prix de 5 €, permis grâce à la solidarité inter-associative, ATD Quart Monde nous apporte 104 réponses argumentées, bibliographie à l’appui, à des assertions fréquemment entendues dans la population mais aussi de la part des professionnels.

Dans Politis, lors de la publication de la première édition, Ingrid Merckx citait brièvement quelques-unes des réponses :

« Oui, le système de protection sociale atténue les impacts de la pauvreté. Non, les gens qui vivent à la rue ne l’ont pas choisi. Si, les sans-abri veulent travailler : en 2001, 36 % étaient en recherche d’emploi. Non, la pauvreté ne peut pas arriver à tout le monde : elle résulte d’un cumul de difficultés (rupture familiale, licenciements, placements dans l’enfance). En revanche, la peur de se retrouver sans domicile est très répandue. Non, les pauvres ne font pas des enfants pour toucher les aides : malgré les aides, choisir d’avoir des enfants, c’est choisir de vivre avec moins d’argent par personne. Non, les pauvres ne profitent pas des aides : le taux de non-recours atteint 50 % pour le RSA, 29 % pour la CMU complémentaire, 62 % pour le tarif spécial solidarité d’EDF, 50 à 70 % pour les tarifs sociaux dans les transports urbains. Non, on ne gagne pas plus avec le revenu de solidarité active (RSA) qu’avec le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) : les familles qui galèrent avec le Smic galèrent encore plus avec le RSA. Oui, les pauvres peuvent posséder un téléphone portable et un écran plat : mais ce ne sont pas des indicateurs de richesse, contrairement au fait de posséder une voiture ou de manger de la
viande, par exemple. Non, les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) n’en profitent pas pour faire des soins de confort : leur consommation de soins est légèrement supérieure à la moyenne mais leur état de santé moins bon. Si, les pauvres paient des impôts : ils échappent à l’impôt sur le revenu mais paient la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les taxes sur les alcools et le tabac. »
Point n’est besoin d’argumenter plus avant. Dans son avant-propos, Marie-France Zimmer écrit « Les préjugés sur les pauvres sont trop répandus dans notre société. […] Pour  répondre à tout ce que l’on entend sur eux et sur nous, il est important de se référer à des
études et des chiffres officiels. Vous n’imaginez pas combien c’est vital pour nous ». Marie-France, membre de la Délégation nationale d’ATD Quart Monde France, sait ce que pauvreté veut dire et peut légitimement parler à la première personne. « Les pauvres sont les meilleurs experts de la pauvreté » disait Joseph Wresinski, fondateur d’ATD. Les écouter, les considérer dans leur richesse d’experts de ce qu’ils vivent, et dans leurs autres richesses, agir contre les préjugés, c’est lutter contre les inégalités sociales, et ce petit livre
peut y contribuer.
Jean-Pierre Deschamps

Analyse de livre  parue dans Santé Publique 2014/6 (Vol. 26)

Une nouvelle affiche pour le N° Vert dans le 94

AOi essai04Emmanuel  Guibert et Frédéric Lemercier ont conjugué leurs talents pour cette nouvelle affiche  pour le Réseau Social Dentaire (RSD) du 94.

Les activités  du RSD  ont pour objectif de permettre à des personnes* de reprendre une démarche de santé dentaire dans des structures de soins de droit commun adaptées aux spécificités de leur situation médico-sociale.

Les moyens sont la communication d’informations et l’accompagnement médico-social pour lever les blocages. Un numéro vert (gratuit) a été mis en service pour informer les intervenants sociaux et/ou le public.

*La population touchée est    

  • en renoncement aux soins dentaires pour des raisons financières et/ou socioculturelles.
  • en situation de vulnérabilité socio-économique. Elle fréquente des structures sociales locales en raison de difficultés liées aux ressources, au logement, au travail…

Les origines des ruptures avec le système de soins dentaires peuvent être liées à des questions  administratives (droits) et/ou financières, à des refus de soins, à difficultés relationnelles avec le système de santé (structures ou professionnels).

Deux catégories de personnes sont particulièrement représentées : le public d’origine étrangère (plus de 75 %) et les bénéficiaires du RSA.

Nombre de bénéficiaires : 800.

Madagascar : chronogramme du 1er semestre 2015

received_m_mid_1422447278159_268cb5e89533271765_0Antananarivo, Madagascar

Atelier de planification semestriel du SSMBD (Service santé mentale et bucco-dentaire) / Ministère de la santé publique – AOI

Le  lundi 26 janvier, la réunion de planification semestrielle s’est déroulée avec la participation du Directeur de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles), de 4 membres du staff du SSMBD (Dr Eva, Dr Nirina, Dr Noëline et Dr Gisèle) et 4 membres du staff d’AOI/COEF (Désiré, Laetitia, Domoina et Mirado – l’assistante administrative et financière).

 

L’engagement de la Fondation Salins et du Conseil Régional de l’île de France pour la fluoration du sel au Laos

120_logoiledefrancecopieAu Laos,images la stratégie de prévention bucco-dentaire du ministère de la santé repose principalement sur la fluoration du sel. Le Conseil Régional de l’Ile de France et la Fondation Salins soutiennent ce programme.

Le Conseil Régional de l’Ile de France a financé un mélangeur, le matériel pour le contrôle de qualité et deux essoreuses.

La Fondation Salins a apporté un appui technique à la mise en service d’un atelier de fluoration du sel iodé par une expertise technique et la fourniture de 500 kg de fluorure de potassium.

Cette action se fait dans le cadre d’un partenariat élargi  entre le ministère de la santé lao, l’université des sciences médicales, les producteurs de sel, l’AFD, l’ambassade de France au  Laos,  l’OMS et l’AOI.

 Ainsi, avec le support du Conseil régional de l’ile de France et la Fondation Salins  ont pu être réalisées :

–          L’implantation de deux essoreuses et d’un mélangeur de type horizontal à socs, avec remplissage par le haut et vidange par le bas. Ce type de mélangeur fonctionne par batch. Il permet d’ajuster le temps de mélange et d’assurer un mélange homogène. Les essais en charge effectués ont validé le fonctionnement du mélangeur et sa capacité d’obtenir une bonne homogénéisation des mélanges.

–          La formation du personnel chargé de l’utilisation du mélangeur. Elle  a été effectuée au moment de la mise en service de l’installation.

 Avec sa dotation de 500 kg de KF, la Fondation Salins contribue à la production de 625 tonnes de sel  fluoré.

En octobrpage 6  Laos salinse 2014, avec le soutien de l’AFD et de l’ambassade de France au Laos,  un atelier de deux jours sur le sel iodé et fluoré a été organisé par le ministère de la santé. Les avancées et les perspectives ont été présentées concernant la législation, la production (techniques de mélange, le cahier des charges et la fabrication d’un mélangeur, les équipements, achat du fluor, le contrôle de qualité de la production de sel iodé et fluoré, la formation des techniciens), la commercialisation (études des coûts, distribution, communication) et la mise en place d’un réseau d’expertise.

 Aujourd’hui, la production et la commercialisation du sel iodé et fluoré peuvent démarrer. L’enjeu est de produire d’ici 3 ans 6 000 tonnes de sel iodé et fluoré par an permettant d’atteindre 35% de la population.

Ainsi les différents partenaires, par leur engagement  en faveur de la fluoration du sel, contribuent efficacement à l’amélioration de la santé bucco-dentaire de la jeunesse laotienne.

 

 

Haïti : 5 ans après le séïsme

P1010071Port-au-Prince , le 11 janvier 2015

C’est la cinquième commémoration du séisme qui a éliminé de nombreuses vies en Haïti et modifié l`espace de la capitale.

Tout le monde y pense…même en catimini; l`émotion est bien sûr passée, le souvenir reste, de plus en plus lointain, mais les conséquences, en tout cas pour certains, sont toujours d`actualité.

ESPACE URBAIN ET RECONSTRUCTION

L`espace de la capitale est modifié; la reconstruction privée bat son plein mais trop souvent encore des monstres de béton s`érigent : défis telluriques mais aussi coût plus élevé des constructions antisismiques. Les chantiers d`état où ceux financés par la communauté internationale ou autres bailleurs de fonds répondent – souhaitons le- à ces exigences. Par contre, ceux que le tremblement de terre a dépossédés, après des mois sous tente ou abris de fortune et des mois de promesses de prise en charge de la construction d`une nouvelle maison, ont, à leur tour, décidé de se reloger.

Cela a pris et prend des tournures différentes selon les milieux sociaux concernés.

À Port-au-Prince, et dans les villes de Jacmel, Léogane, Grand-Goâve. Ti- Goâve, touchées par le séisme, la population « se débrouille » avec ses moyens pour se reloger décemment ou pas, aller habiter ailleurs, chez de la famille. On ne reste pas sans abri pendant 5 ans successifs.

Dans les deux ans qui ont suivi le 12 janvier, on est passé par différentes étapes de « reconstruction » : apport de tentes et bâches, utilisées sur les places publiques, la rue, les impasses, et mise à disposition d`espaces privés (églises, écoles, cours) pour ériger des pseudo-habitations. Ensuite a commencé la valse des ONG et des amis de l`état haïtien : maisons en contre-plaqué, en ciment, en bois….données ou vendues sans fenêtres ou sans portes parfois, sans sanitaires mais aussi complètes !!! Les camps se sont équipés de ce type de provisoire de 2ème intention; il y a eu des bénéficiaires, triés sur le volet, et certaines maisons, organisées en « quartier » sont même vides jusqu`à présent, car bâties à des lieues de distance de toute vie pour le quidam moyen qui se déplace en transport commun (coût et temps) et loin aussi d`écoles, dispensaires, commerces.

Il faut cependant remarquer qu`il existe aussi des endroits où l`habitat répond au besoin de celui qui habite.

Ce qui aurait du être transitoire est resté souvent définitif; le type de maisons qu`on voit dans des quartiers de Port-au-Prince, offertes par des ONG (modèle standard), a été modifié, amélioré par les gens pour en faire quelque chose de fonctionnel et intime. Cela ne répond pas toujours à des critères esthétiques communs ou standards. mais à d`autres, sociaux et culturels,  que nous ne discutons pas, mais que les édiles locales auraient mieux fait d`observer et prendre en compte au lieu de construire du « Little Miami » à Port-au-Prince.

Dans d`autres cas, après avoir attendu en vain quelques aides de l`état promises ou pas, de nombreuses familles ont cherché une solution pour se loger : construction modeste, déplacement dans un autre quartier, un autre endroit. Les zones du bas de la ville, de la ville se sont vidées (comme lieux de résidence), pour arriver à grimper sur les flancs des mornes qui entourent la capitale. Certains sont partis habiter dans la zone métropolitaine (Croix-des-Bouquets, Carrefour, Pernier, La Plaine), pouvant acheter un morceau de terre et sortir de l`affermage. Mais outre la distance et le temps de transport, il faut aussi y résoudre les problèmes d`eau, courant et sanitaire. Très souvent les gens vont s`installer dans des maisons à moitié finies, car ils économisent le loyer ou encore sur des terres à vocation agricole, ou encore qui devraient être protégées : le gouvernement ne fait rien que « dire »…

Les gens ont du aller loin du centre de la ville car les espaces à construire sont limités en ville et chers; une zone d`utilité publique a été définie par la présidence dès le lendemain du 12 janvier (centre-ville). Ses limites ont été modifiées en 2014; les propriétaires de bien immobiliers ont été appelés à présenter leurs pièces notariées pour un dédommagement.

Pétionville, commune au-dessus de Port-au-Prince, a reçu tous les immigrés plus riches de la ville (commerçants, secteur santé, maisons d`affaires, bureaux, petites entreprises). La commune est devenue internationale d`aspect, avec des centres commerciaux universels, des restaurants de toute nationalité : tout ce qu`affecte – en terme de sorties et loisirs- une clientèle haïtienne et étrangère aisée puisque les prix sont en USD. L`espace urbain n`a pas été remodelé, ce qui crée d`énormes embouteillages dans la commune, des endroits encombrés de marchandes sans étal, des vendeurs à la sauvette, des « corridors » qui, dans en sens, redonnent une couleur locale à la scène.

Les chantiers d`état : rien n`est encore très clair pour la majorité des citoyens. En septembre 2014, une frénésie s`est emparée des gros engins de la compagnie d`état CNE et une zone au centre-ville, délimitée par on ne sait quel songe, s`est vue attaquée sauvagement, sans respect des personnes la peuplant, dans le bruit et la fureur. Tout a été rasé, quelques décombres épars se reposent et jusqu`à aujourd`hui rien n`est né des ruines.

D`autres places sont entourées de tôles rouges, bleues ou vertes, signe de travail de reconstruction, au moins de projet; beaucoup en sont restées à ce stade : projet, avec parfois une maquette illustrant et stimulant l`imaginaire. Certains chantiers ont ou ont eu une activité; des bâtiments publics sont donc en cours de construction. Tout cela dans un plan urbain global que personne- ou très peu d`initiés- ne connaissent. Où va-t-on reloger les habitants du centre-ville ????

Et puis au-delà de la ville, à ses portes de sorties nord et sud, s`alignent et se multiplient de petites maison, de petits quartiers, désorganisés ou organisés n`importe comment, avec quelques traces de l`état parfois (poste de police) ou de l`état humain (morgue, camions d`eau, borlette). La population qui occupent ces espaces vient des camps fermés, des places du centre-ville vidées à coup de 1000 gourdes, de la province non touchée par le séisme mais qui était en quête des largesses d`un état-providence utopique, et encore ?

Difficile à connaître les obligations et contraintes ou choix qui ont porté cette population à s`installer dans ces espaces qui deviendront les bidonvilles d`un futur proche et des milliers de personnes qui ne se déplaceront plus si facilement. Ils ont du errer pas mal de temps et survivre dans des conditions inimaginables depuis le 12 janvier, ne croyons pas qu`ils accepteront facilement d`autres décisions arbitraires, si elles venaient un jour.

En dernier lieu, nous pouvons dire que l`état et ses appendices nationaux et internationaux, travaillent sur des dossiers de cadastre, aménagement du territoire, question foncière. Des dossiers délicats, difficiles à cerner, à gérer et qui prendront des années pour aboutir à un maillage national des terres. Parallèlement, les lois, leur application spécifique dans ce domaine, l`acceptation des propriétaires restent des étapes de longue haleine dans un pays assez anarchique quand il s`agit d`actions, mais bizarrement autoritaire en théories.

Françoise  Ponticq

Voyage d’étude et d’échange d’expériences au Laos et au Cambodge (1/2)

Le Docteur Eva Ranivoharilanteo, Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire, Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar et Mme Eulalie Noeliarisoa, Responsable Suivi et Evaluation au service santé mentale et bucco-dentaire ont effectué une visite au Laos et Cambodge du 02 au 13 décembre pour un voyage d’étude et d’échanges entre ces pays en matière de santé bucco-dentaire.

Première étape : le Laos

Rencontre avec  le Dr Phat Keugsaneth. Directeur Général  du Département Hygiène et Promotion de la Santé au Ministère de la Santé

Rencontre avec le Dr Phat Keugsaneth. Directeur Général du Département Hygiène et Promotion de la Santé au Ministère de la Santé

Nous sommes accueillies  à l’aéroport par Mr Kongkeo
de l’AOI Laos, toujours disponible et serviable.

L’équipe locale est composée de Stéphanie Cohen, Kongkeo et Manithong,  très dynamique et accueillante.

 

 

 

 

Le mercredi 3CIMG2387 Décembre, nous avons visité la Faculté dentaire de Vientiane. L’appui de  l’AOI pour la Faculté dentaire dans la mise en place de la stérilisation centrale et dotation de fauteuils dentaires a été mis en exergue. Les différents services étaient bien séparés : examen clinique, chirurgie, soins conservateurs, prothèse, pédodontie… mais tous les instruments passent par un seul système de stérilisation. Une très bonne organisation !

Pour  les activités  deCIMG2509 prévention en milieu scolaire, avec le responsable de la GIZ, nous avons  effectué une visite de deux écoles primaires où le  brossage dentaire et le  lavage des mains sont effectués (Fit for School). Nous avons été impressionnées par l’installation de fortune  mise en place, faisant office de lavabo, la bonne coordination des gestes, la synchronisation des enfants pour le brossage dentaire et le lavage des mains sous la direction d’un enfant avec son sifflet.

La visite du centre de santé du Pakton, dans une zone rurale, appuyé par  l’AOI à l’époque: autoclave, fauteuil dentaire a été faite le deuxième jour.  Nous avons noté une propreté remarquable du centre et en particulier de la dentisterie, même s’il ne dispose que de simple équipement.

Visite à l’usine VeunCIMG2559kham salt & Co : nous avons été impressionnées par le fait qu’on peut produire du sel à partir de l’eau souterraine qu’on fait bouillir. Le contrôle qualité est bien maitrisé par le personnel compétent avec du bon matériel.  L’appui de l’AOI pour la fluoration de sel est technique et matériel avec notamment la dotation d’un mélangeur et d’essoreuses. Il est complété par un soutien pour la communication.

CIMG2609La réunion avec Mme Caroline Piquet et Mr Khonesavanh Xaymoungkhoune de l’AFD a permis de présenter les avancées du projet et de souligner l’importance d’une collaboration avec d’autres entités (ONG ou association dentaire locale) pour le projet avec AOI à Madagascar (co-partenaire).

Nous sommes conscientes que Madagascar a beaucoup à faire en matière de prévention des infections liées aux soins (PILS). En matière de fluoration de sel en revanche, le Laos bénéficie de l’absence de rumeur vis-à-vis de sel iodé, source de réticence de la population à Madagascar.

A suivre…

Ventiane, samedi 6 décembre 2014

Docteur Eva Ranivoharilanteo,
Chef de Service de la Santé Mentale et Santé Bucco-Dentaire,
Direction de la Lutte contre les Maladies Non Transmissibles de Madagascar