Du 1er au 5 mars 2022, le ministère de la Santé malgache soutient l’organisation d’un atelier d’élaboration d’un plan d’action national de prévention et contrôle des infections (PCI).
La situation pandémique à Madagascar a montré les conséquences – parfois dramatiques – d’une insuffisance des capacités en matière de PCI. Elle est parfois combinée à une défaillance du système d’approvisionnement en eau et d’assainissement, ainsi qu’à un manque de dispositifs d’hygiène, notamment au niveau des formations sanitaires.
La PCI est considérée comme essentielle par le ministère de la Santé. Il apparait en effet nécessaire d’assurer la sécurité des patients et des personnels de santé. Mais, même si des efforts ont été effectués ces dernières années, la vulnérabilité du système de santé demeure une réalité.
Un programme soutenu par l’OMS
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment publié des recommandations techniques qui concernent les principales composantes des programmes PCI à mettre en œuvre au niveau national et des établissements de santé[1]. L’écart entre ces recommandations et leur application à différents niveaux d’accès au soin demeure aujourd’hui trop important.
Dans ce contexte, le bureau régional AFRO de l’OMS a proposé de fournir un soutien partenarial, technique et financier à onze pays de la région, dont Madagascar. L’objectif global est d’améliorer progressivement et durablement le programme PCI et d’assurer en parallèle la capacité à se préparer efficacement à la lutte contre les épidémies. Cela demande la réunion d’un ensemble d’acteurs et d’actrices de la santé malgache afin d’élaborer et de mettre en place une stratégie opérationnelle, harmonisée et adaptée.
Une première étape d’un programme à long terme
Durant 5 journées, l’atelier national va réunir des personnels de santé et différentes entités chargées de la mise en œuvre ou de l’appui aux activités PCI dans les établissements de santé.
Le ministère de la Santé est représenté par le Secrétaire général, la Direction générale de la médecine préventive, la Direction générale de la fourniture des soins ainsi que plusieurs services ministériels concernés par la PCI/WASH (Santé et environnement, VIH/SIDA, Tuberculose, Santé maternelle et infantile, santé au travail, Veille sanitaire et surveillance épidémiologique, Santé Universelle, lutte contre la résistance aux antimicrobiens). Sont également présents la Direction de l’Assainissement et de l’Hygiène, et les organisations civiles comme la Société malgache PCI/WASH ainsi que la Société pour la lutte contre les pathologies infectieuses.
L’AOI participe à cet atelier tout comme d’autres partenaires techniques et financiers tels que l’OMS, l’UNICEF, USAID ou USAID/ACCESS.
Cet atelier constitue ainsi une première étape dont les objectifs sont :
- Mener une analyse situationnelle nationale des interventions en PCI
- Analyser les forces, faiblesses, opportunités et menaces pour la mise en œuvre de mesures de PCI à tous les niveaux
- Identifier les interventions stratégiques nécessaires afin de ressortir un plan quinquennal
- Élaborer un plan opérationnel budgétisé sur les activités prioritaires en PCI, ainsi qu’un plan de suivi-évaluation.
Dans ce cadre, une présentation par l’équipe AOI a été faite le premier jour de l’atelier. Celle-ci a eu pour objectif d’exposer le projet d’appui à l’amélioration de la PCI dans 28 centres de santé de base (CSB), 2 centres hospitaliers de districts (CHRD) et au sein de la faculté dentaire de Mahajanga (IOSTM).
À la suite de l’atelier, un comité restreint – duquel l’AOI fait partie – va finaliser durant 3 jours un document de présentation d’un « Programme national PCI ». Celui-ci devra permettre la mise en place de protocoles adaptés, des solutions locales viables et la prise en compte d’une approche globale pour permettre une amélioration durable de la PCI à Madagascar.
L’équipe AOI – T. Marsais – Le 4 mars 2022
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[1] Exemple « Manuel pratique provisoire pour la mise en œuvre nationale des lignes directrices de l’OMS sur les principales composantes des Programmes de Prévention et Contrôle des Infections », Genève : OMS, 2017, licence CC BY-NC-SA 3.0 IGO http:/apps.who.int/