L’AOI a été sollicitée par une Epicerie Solidaire développant son activité à Saint-Brévin-les-Pins, à quelques kilomètres de Saint Nazaire. L’approche des personnes en difficultés y est très semblable, dans sa conception, à la démarche de l’AOI dans la mission France. L’Epicerie Solidaire voit dans le rétablissement de la santé, l’occasion de rétablir ou de maintenir le lien social.
La tenue de l’AG de l’AOI à Nantes, le 13 juin dernier, a constitué une opportunité pour cette association d’entrer en relation avec l’offre de soins locale. Jean Peyron, Président de l’Epicerie Solidaire Brevinoise et Julie Gérard, Conseillère en économie sociale et familiale, ont pu échanger sur le thème – santé et précarité – avec les professionnels de santé présents. Ils ont commenté les résultats d’une enquête de santé réalisée fin mai-début juin au sein de l’Epicerie.
L’enquête s’est adressée à 65 familles fréquentant l’Epicerie solidaire pendant cette période. Elle laisse apparaître les résultats suivants :
Les besoins
Pour 75% des répondants, la santé est une de leurs préoccupations principales, que ce soit pour eux ou leurs enfants. Si 67% des usagers connaissent le bilan de santé gratuit de la Sécurité Sociale, 12,5% d’entre eux ne consultent jamais de spécialiste.
54% des personnes interrogées disent avoir besoin de soins qu’elles n’effectuent pas pour le moment. La majorité d’entre elles évoquent des raisons financières. D’autres raisons sont aussi invoquées : phobie, attente ou manque de temps.
Les freins
82% des personnes sont freinées par le coût des soins restant à leur charge. Les plus cités sont :
- les soins dentaires (28%)
- l’optique (21%)
- l’orthodontie (7%)
Le coût des médicaments et les dépassements d’honoraires sont aussi évoqués.
Les aides
Lorsqu’on demande aux personnes si elles ont connaissance des revenus mensuels permettant d’accéder à la CMU ou à l’Aide à la Complémentaire Santé (ACS), la moitié des personnes ne peut répondre, l’autre moitié prend les minima sociaux comme référence (RSA, AAH, ASS…).
8% des usagers, n’ont pas de complémentaire santé, qu’il s’agisse de la CMU-C ou d’une autre mutuelle. Ces personnes ne savent pas qu’elles pourraient bénéficier d’une Aide à la Complémentaire Santé (ACS) ou de la CMU-C.
Enfin 32% des personnes ayant répondu ont été confrontées à un refus de prise en charge médicale parce qu’elles sont bénéficiaires de la CMU.
Cette enquête fait donc ressortir pour la population interrogée une réelle problématique concernant l’accès à la santé, malgré les systèmes d’aides existants, et des besoins en soins dentaires importants non satisfaits.
Pour conclure, les intervenants précisent que leur souhait n’est pas de créer une structure de santé au sein de l’association, mais de tenter d’améliorer l’accès aux soins pour les personnes en difficulté. Elles évoquent l’idée de favoriser les contacts avec les référents locaux dans les différents domaines de santé.