Coordonné par l’A.O.I. , le Réseau Social Dentaire (RSD) du Val de Marne est soutenu par le Conseil Départemental et l’Agence Régionale de Santé d’Île de France.
Il intervient principalement auprès de populations dites précaires et/ou pauvres, notions relatives et assez ambiguës quand il s’agit d’en émettre une définition objective[1]. On peut tenter de définir la précarité comme une condition qui découle de l’ « absence d’une ou plusieurs sécurités (emploi, hébergement, santé, etc.) permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives.[2]. Selon l’INSEE, la pauvreté se définit quant à elle pour une personne dont le niveau de vie est en dessous du seuil de pauvreté[3], c’est-à-dire qu’elle ne peut vivre de la même façon que la moyenne des autres personnes de la société.
Globalement, ces personnes sont touchées par les inégalités sociales de santé. On observe un renoncement aux soins marqué et important. Les raisons ne sont pas seulement économiques mais peuvent également résulter de facteurs sociaux, culturels, géographiques, idéologiques, d’habitus, etc.
Le réseau vise ainsi une population avec un besoin certain, voire urgent, de soins bucco-dentaires. L’objectif est de rétablir un accès aux soins et de remettre la personne sur un parcours de soins de droit commun adapté à sa situation socio-économique et de santé. Le RSD travaille en partenariat avec différents types de structures aussi bien publiques qu’associatives. Elle exerce une approche, voire une prise en charge, au plus près des usagers.
Plusieurs types d’interventions sont réalisées et s’entrecroisent :
- Des sensibilisations auprès des structures partenaires et des travailleurs sociaux,
- Des permanences d’information et de mise en relation par la mise à disposition d’un numéro vert gratuit,
- Des permanences dentaires et des entretiens individuels au sein des structures sociales ; cela permet d’établir une première évaluation des besoins et d’orienter vers des structures médicales et/ou sociales adaptées,
- Des sensibilisations au sein de structures sociales auprès des personnes en situation de précarité,
- Des informations collectives au sein de structures sociales. Globalement, les thèmes abordés sont la présentation de la sphère buccale ainsi que la prévention et les soins bucco-dentaire. Cela est un véritable temps d’éducation à la santé,
- Des accompagnements médico-sociaux personnalisés
- Une information sur l’accès aux soins bucco-dentaires disponible sur internet.[4]
L’orientation tient compte de l’individu, de sa protection sociale et du type de complémentaire santé dont elle peut éventuellement disposer. Le RSD va généralement les guider vers des services sociaux, des permanences d’accès aux soins, des hôpitaux, des centres médico-sociaux, des centres municipaux de santé ou des cabinets libéraux.
Outre un contexte socio-économique difficile, on observe d’autres éléments rendant ces actions nécessaires. Les personnes auprès duquel le RSD agit méconnaissent généralement leurs droits sociaux et ont des difficultés pour les faire valoir. Les possibilités d’accès aux soins, eu égard à leur situation et leur droit, sont globalement peu connues. Il existe pourtant des possibilités de prise en charge des soins dentaires. Le Val de Marne bénéficie d’une offre de soins diversifiée avec des solutions de financement possibles.
Notons que le travail avec les structures sociales peut se révéler parfois compliqué, notamment dans l’assurance effective d’un partenariat sur la durée. Des facteurs structurels, économiques ou humains peuvent, entre autres, expliquer cette instabilité. Enfin, le RSD oriente les individus vers des professionnels de santé, des structures sociales et/ou centres médicaux fiables tenant compte des protections sociales et des complémentaires santés (AME, CMU-C, etc.).
Le RSD essaie de répondre à de nombreux enjeux. Il agit non pas comme intermédiaire, mais comme passerelle entre le secteur social et médical. Il faut donc s’appuyer sur un réseau solide, vaste et de confiance. Chaque acteur doit trouver ce sens commun qu’est la préservation et l’accès à la santé pour toutes et tous.
[1] Lollivier Stéfan, « La pauvreté : définitions et mesures, Regards croisés sur l’économie », 2008/2 (n° 4), p. 21-29. DOI : 10.3917/rce.004.0021. URL : https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2008-2-page-21.htm
[2] Cf. WRESINSKI Joseph, « Grande pauvreté et précarité économique et sociale », Paris, Journal Officiel, 1987, p 6
[3] Cf. Institut Nationale de la Statistiques et des Etudes Économiques, « Pauvreté Monétaire / Seuil de pauvreté », 2016, https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1653