LAOS : UN NOUVEL ÉMERGENT? – Le Dessous des Cartes – ARTE

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LAOS : UN NOUVEL ÉMERGENT ?

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Le Dessous des Cartes

Le Laos au cœur de la péninsule indochinoise

Le Laos est l’un des derniers États centralisés autour d’une idéologie communiste incarnée par un parti unique. Aujourd’hui, le pays sort de son isolement et son économie se développe rapidement. Le Dessous des Cartes s’interroge sur l’avenir du Laos : pourrait-il devenir un nouvel émergent en Asie du Sud-Est ?

Sa capitale est Vientiane. Il a pour voisins le Vietnam, le Cambodge, la Thaïlande, la Birmanie et la Chine. Le Mékong forme une grande partie de sa frontière avec la Thaïlande, ainsi que celle qui le sépare de la Birmanie. Sa superficie est de 237 000 km². En 2013, le Laos compte six millions et demi d’habitants.

Une population jeune et majoritairement bouddhiste

IMAG2088Le Laos est pluriethnique et majoritairement bouddhiste, à 67 %, et animiste à 30 %. On trouve aussi des minorités chrétienne et musulmane. La population du pays est très jeune : un laotien sur trois a moins de 15 ans. Le quart de cette population vit aujourd’hui avec moins de 2 $ par jour et par personne, alors que ce pays dispose de nombreux atouts.

Des ressources minières : de l’or, du cuivre, du zinc, de la bauxite. Ces ressources sont exploitées ou potentiellement exploitables.

La gestion des ressources : En 1975, à la fin de la guerre du Vietnam, la guérilla communiste du Pathet Lao, soutenue par les Vietnamiens, renverse la monarchie laotienne, et prend Ventiane, la capitale. Depuis, le pays est dirigé par un parti unique ; le Parti révolutionnaire populaire lao.

Quelle stratégie de développement pour le Laos ? Après une courte période de collectivisation, la République démocratique populaire lao s’ouvre à l’économie de marché, à partir de 1986. Et on assiste alors à un début d’entreprenariat privé et à l’accueil d’investissements étrangers. Cette stratégie de développement, modelée sur celle du frère vietnamien et du grand voisin chinois, va de paire avec un contrôle politique strict.

La croissance laotienne. Quels sont aujourd’hui les résultats de cette libéralisation de l’économie laotienne ? En 2011, le pays affiche un taux de croissance de 8 %. Et selon les prévisions de l’OCDE, sur la période 2013-2017, la croissance moyenne annuelle s’élèvera à 7,5 %, soit le taux plus élevé de l’Asean, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est.

Le revenu national brut par habitant est passé de 310 $, en 2001, à plus de 1 000 $, en 2011. Pour la Banque mondiale, le Laos appartient à la catégorie des « pays les moins avancés ». Les autorités laotiennes souhaitent accéder, en 2020, au statut des « pays à revenus intermédiaires ».

Ce pays, doté d’une telle croissance, peut-il devenir un nouvel émergent en Asie du Sud-Est ? Pour cela, le Laos doit répondre à la très forte demande économique de ses voisins : Chine, Vietnam et Thaïlande. C’est pourquoi le gouvernement laotien négocie ses ressources naturelles en octroyant des concessions.

P1010122Il y a d’abord des concessions sur les terres.  Des entreprises chinoises ont investi dans de très vastes plantations d’hévéas, notamment dans le nord du pays, développant ainsi l’industrie du caoutchouc dans cette région aujourd’hui économiquement « sinisée ». Par exemple, la ville de Boten, sur la frontière sino-laotienne est une « zone économique spéciale ».

Il y aussi des concessions sur les ressources hydriques, qui sont très importantes dans le pays. La capacité de production du secteur hydroélectrique laotien pourrait atteindre 50 000 mégawatts. Or, dans cette région du monde, la consommation en électricité devrait croître d’environ 7 % par an d’ici 2025. L’objectif de Ventiane est de faire du Laos la « batterie du Sud-est asiatique ».

Le barrage de Nam Theun

En 2011, les trois quarts de l’électricité produite au Laos, principalement grâce au barrage hydroélectrique situé sur la Nam Theun, un affluent du Mékong, ont été exportés. Cet ouvrage a été inauguré en décembre 2010, et le consortium qui l’exploite regroupe le gouvernement laotien, la compagnie thaïlandaise EGCO et le français EDF. 95 % de sa production est destinée à la Thaïlande.

Le réseau ferroviaire dans la péninsule indochinoise

Aujourd’hui, la Chine investit massivement au Laos, notamment dans les infrastructures routières. Au Laos en effet, les grands axes sont peu nombreux. Vientiane cherche donc à désenclaver le pays en le reliant, au nord, à la Chine, et, au sud, à la Thaïlande. Si on regarde maintenant le réseau ferroviaire, il existe un projet de ligne à grande vitesse, entre Kunming et Ventiane, qui permettrait de mieux relier le Laos à ses voisins.

La corruption dans la péninsule indochinoise

Les potentiels de développement au Laos sont considérables. Et en même temps, les freins sont nombreux, qui l’empêchent de rejoindre le club des émergents. Les premiers de ces freins sont le clientélisme et la corruption. Selon Transparency International, en 2012, le Laos est classé 160e sur 176 pays. C’est l’État le plus corrompu de la région, avec la Birmanie qui occupe le 172e rang mondial.

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